Et si nous profitions de notre récent rewatch de The Big Bang Theory pour faire un petit point sur les trois héroïnes de cette sitcom culte et leurs évolutions respectives ? Parce que binge watcher les 12 saisons donne une autre perspective.
C’est parti !
Celle qui est là depuis le début
Aviez-vous remarqué que Penny est le seul personnage à ne pas avoir de nom de famille ? Bien sûr en épousant Léonard, elle devient Penny Hofstadter. Mais tout au long de la série, elle sera juste Penny. Penny, la girl next door blonde, Penny, l’actrice loupée, Penny, la serveuse nulle, Penny qui couche avec n’importe qui et boit un peut trop, Penny, la représentante pharmaceutique qui n’aime pas son taf.
C’est peu de dire qu’il y a un problème avec le personnage de Penny. Et que cela ne tient pas à Kaley Cuoco. L’actrice a longtemps été la femme la mieux payée de la télévision américaine en ne faisant rien d’autre que boire du vin et lancer des sarcasmes. Ce n’est pas sa faute, c’est celle des scénaristes qui n’ont pas fait grand chose du personnage la ramenant continuellement à sa condition de blonde idiote sans culture. D’ailleurs une fois la série terminée, elle a montré tout son talent d’actrice dans The Flight Attendant.
Mais revenons à Penny qui ne prend finalement un peu d’épaisseur que sur les dernières saisons de The Big Bang Theory. La donne commence à changer avec l’arrivée des deux autres femmes et particulièrement Amy qui est fascinée et un peu amoureuse de sa bestie. Parce que Penny semble avoir des pouvoirs particuliers : elle est aimée des excentriques.
Il n’y a qu’à voir comment elle parvient à devenir l’une des plus proches amies de Sheldon et sa confidente. S’il ne se prive pas de la traiter de dévergondée et d’alcoolique, Sheldon fait souvent appel à elle en cas de problème comme une grande soeur. Même chose avec Amy. Leur amitié n’était pas du tout gagné d’avance. C’est encore plus prégnant avec Beverly, la mère de Léonard qui n’aime personne… sauf Sheldon et Penny.
Penny est peut-être transparente sur bien des aspects mais sa spontanéité et son absence d’égo en font quelqu’un de confiance, une personne très abordable.
La question qui fâche
Avec le temps, Penny n’aime rien d’autre que son verre de vin, son émission de télé réalité et son People Magazine. Elle ne semble plus aspirer à grand chose de nouveau, y compris dans son mariage. Sa relation avec Leonard a été bizarrement pensée chacun s’accordant à dire qu’ils n’ont rien en commun et qu’il l’a eu à l’usure. Il y a de quoi faire hurler les féministes surtout sur la question du désir d’enfants. Dans un épisode de la saison 12, la dernière, Penny annonce à Léonard qu’elle n’en veut pas. Que lui réagisse mal est une chose mais quand Penny s’en ouvre à Bernadette, la réaction de cette dernière est outrageante. La nouvelle mère de deux enfants ne conçoit pas qu’une femme n’en veule pas. Quant à Amy, elle engueule Penny car elle avait tout un programme de grossesse en commun. Certes on est sur CBS qui n’est pas connue pour être la chaîne la plus libérale mais c’est franchement pénible. Et après, c’est Friends que l’on accuse de misogynie !
Tout ça pour finalement finir sur… une grossesse surprise !
Comme pour Bernadette, c’est avant tout le père de Penny que l’on voit le plus souvent. Sa mère n’apparaît qu’une fois, tout comme son frère taulard. Penny et son père s’entendent très bien. Il est compréhensif et soutient sa fille dans ses choix.
Celle qui fout la trouille
Bernadette Rostenkowski fait la connaissance du groupe et d’Howard par l’entremise de Penny. Les deux jeunes femmes travaillent au Cheesecake Factory et sont copines. Pour Bernie, ce n’est qu’un job d’appoint pour financer ses études de microbiologie. Dès la fin de ses études, elle obtient un poste très bien rémunéré dans un laboratoire où elle fait régner la terreur. Car ce petit bout de femme fait peur.
Quand elle apparaît dans la vie de Howard, son caractère en acier trempé ressort peu sous couvert de son physique de poupée et sa petite voix douce. Mais elle va vite se révéler control freak et castratrice très exactement comme la mère de ce dernier.
Bernadette a été élevée au milieu de nombreux frères et par un père policier qui lui ont démontré que malgré sa petite taille, il fallait qu’elle soit celle qui parle le plus fort. Aussi a-t-elle appris à se défendre en manipulant les autres. C’est ce qu’elle fait avec son mari en instaurant des règles. L’astronaute dépensier a donc de l’argent de poche et une liste de choses à faire dans la maison.
Ce qui n’empêche pas le couple d’être heureux et très complice mais qui ne rend pas le personnage de Bernadette particulièrement agréable. Bien sûr, on comprend qu’elle a du supporter la mère d’Howard, puis l’amitié très envahissante de Raj, enfin la présence de Stuart mais là encore, elle parvient à faire tourner les choses à son avantage.
Celle qui reprogramme Sheldon
Le Dr Amy Farrah-Fowler se présente comme une sorte de double de Sheldon Cooper. Une scientifique pur jus qui ne cherche aucune interaction sociale, encore moins un homme. Encore que l’on devine qu’Amy fait semblant pour que sa terrible mère la laisse tranquille. C’est justement pour cette raison qu’elle croise le profil de Sheldon sur une appli de rencontre.
L’évolution d’Amy est de loin la plus intéressante et la plus réussie des trois héroïnes car petit à petit, la neurobiologiste désagréable va tomber amoureuse de Sheldon et s’ouvrir aux autres en grande partie grâce à son amitié pour Penny. Amy sort de sa coquille et mûrit petit à petit assez finement.
Avec toute la patience qui la caractérise, elle va arriver à ses fins avec Sheldon même si cela prend 5 ans pour qu’il l’embrasse. Elle a une façon bien à elle de le manipuler pour son bien, de l’écouter, de lui démontrer par sa logique toute scientifique qu’il a tort. Il ne peut alors que reconnaître qu’elle est presque aussi brillante que lui.
Amy va aussi se découvrir en tant que femme, comprendre qu’elle a des désirs et que même si elle n’est pas une beauté comme Penny, elle a nombre d’atouts à mettre en avant. Elle va parvenir à défaire le conditionnement opéré sur elle par sa terrible mère.
Elle va découvrir les sorties entre filles, les discussions sur des choses banales tout en restant la tronche qui fait des expériences sur de pauvres singes (un des ressorts comiques de ses premières saisons).
Une réussite du début à la fin !
Les trois héroïnes très différentes de The Big Bang Theory ont permis à la série de s’élever et de transcender la geek attitude répétitive des garçons.