La première fois que nous avons écrit sur The Morning Show, c’était pour son lancement. La série avec Jennifer Aniston et Reese Whiterspoon était le produit d’appel de la plateforme, Apple TV +. C’était déjà en 2019. Vous savez, cette période « d’avant » ! Puis en 2021, nous sommes revenues sur les personnages féminins de la série.
On aimait le retour d’Aniston à la série TV accompagnée de celle qui fut sa petite soeur dans Friends pour une série post #Metoo sur les coulisses de la télévision. La proposition était méta au possible. Mais en deux saisons, la série nous a toujours semblé un peu tiède comparée à The Newsroom qui mettait les pieds dans le plat avec délectation. Jusque là, The Morning Show était plus glamour que véritablement profond. Jusqu’à cette saison 3.
Who run the world ?
Nous le soulignions déjà à l’époque, TMS est une série de femmes. Et elle l’est encore plus aujourd’hui. Côté production (deux showrunneuses Kerry Ehrin pour les saisons 1 et 2, puis Charlotte Stoudt en saison 3, des femmes réalisatrices, deux puissantes actrices productrices) et côté personnages. En plus d’Alex Levy et Bradley Jackson, les têtes d’affiche, la galerie d’héroïnes n’a cessé de s’étoffer avec panache : Laura Peterson (Juliana Margulies), Stella Bak (Greta Lee), Mia Jordan (Karen Pittman), Chris Hunter (Nicole Beharie), Cybill Richards (Holland Taylor), Julia (Shari Belafonte), Rena Robinson (Victoria Tate). Sans oublier Hannah Shoenfield (Gugu Mbatha-Row) en saison 1 et Maggie Brener (Marcia Gay Harden) qui va et vient).
The Future is female ? Non, le présent l’est déjà ! C’est le message que la série nous renvoie. Et pour lutter contre l’adversité, quelle que soit la forme que celle-ci peut prendre, la série table enfin sur la sororité. Dans cette saison 3, Alex et Bradley, fortes des diverses tempêtes qu’elles ont traversées, ne sont plus antagonistes. Elles s’aiment, se respectent et se protègent. Alex ne se sent plus menacée par sa jeune collègue. Au contraire, elle endosse assez habilement le rôle de grande sœur. Comme dans Friends.
Aimants à problèmes
Débarrassée de l’histoire boulet de Mitch Kessler qui a traîné deux saisons (malgré sa nécessité), la série renaît en se souvenant trop bien du passé. Plus question de faire les mêmes erreurs pour les femmes de la série et en particulier pour Alex qui fait une croix sur les hommes toxiques. Mouais ! Ça c’est avant de monter dans le quad de Jon Hamm, irrésistible en pseudo Elon Musk, la folie en moins !
Malgré leurs bonnes volontés, Alex et Bradley continuent de prendre les mauvaises décisions et de se prendre les conséquences en pleine figure. C’est surtout le cas de Bradley dont l’évolution est versatile.
Son histoire d’amour sortie de nulle part avec Laura a sonné faux toute la saison 2. Whiterspoon et Margulies sont déjà bien plus convaincantes dans cette saison 3, aidées par un épisode spécial Confinement qui explique bien des choses. Les failles de Bradley ajoutées à l’ambivalence du personnage de Laura (on a d’ailleurs changé notre précédent article, elle n’est plus une des pépites de la fin de l’été et du début de l’automne) fait de ce couple bancal un semi-échec.
Révélations
A côté des deux arcs narratifs principaux, les personnages secondaires parviennent à exister. Mia, la productrice du Morning Show en est le parfait exemple. Sa romance contrariée avec un reporter envoyé en Ukraine offre une parenthèse intéressante pour ce personnage dont on aimerait voir les failles creusées dans les prochaines saisons au delà de son histoire avec Mitch Kessler.
Mais l’évolution la plus spectaculaire est celle de Stella avec son visage poker face à nul autre pareil. Elle est stupéfiante et jamais là où on l’attend surtout face à son boss, Cory (une réussite également). Son passé avec Paul Marks, le sémillant milliardaire qui veut racheter la chaîne cache un retournement de situation tout à l’honneur de la jeune femme.
Nul doute que la saison 4 continuera de faire évoluer ces héroïnes passionnantes et terriblement humaines.