ATTENTION SPOILERS
Angela Abar et Laurie Blake sont les forces vives de la série de HBO, Watchmen, sorte de sequel au film de Zack Snyder sorti il y a dix ans, lui-même adapté du cultissime comic d’Alan Moore. Et puisque le showrunner derrière cette nouvelle série n’est autre que Damon Lindelof (Lost, The Leftovers), il faut s’attendre à un certain parallélisme.
Tel un Janus des temps modernes, Angela et Laurie sont les deux faces d’une même pièce.
Angela Abar : I got a nose for white supremacy, and he smells like bleach
Héroïne en titre de la série, Angela Abar est une ancienne flic, retraitée depuis que des suprémacistes ont tenté d’assassiner tous les policiers de la ville de Tulsa où elle vit avec son mari, Calvin et leurs trois enfants adoptés (à la base, ce sont les enfants de son ancien partenaire, tué avec sa femme lors de la fameuse tuerie).
Comme d’autres anciens collègues, elle est devenue une justicière masquée qui se fait appeler Sister Night. Le passé d’Angela est émaillé de drame. Née à Saïgon, elle est enfant quand ses parents sont tués sous ses yeux par un terroriste qui veut se venger de l’intervention plus que musclée du superhéros bleu Dr Manhattan durant la guerre du Vietnam. Après quelques temps à l’orphelinat, la mère de son père vient la chercher mais la vieille dame meurt avant de monter en voiture et de quitter le territoire.
L’existence d’Angela est vouée à la solitude. Elle reste à Saïgon et devient policière. Sa vie prend un tour pour le moins surprenant quand un soir de célébration du Dr Manhattan’s Day, un homme avec un masque bleu s’assoie à sa table de bar et lui raconte qu’il est le vrai Dr Manhattan, qu’elle va accepter de dîner avec lui, qu’ils vont s’aimer pendant dix ans, qu’ils vont avoir des enfants mais que leur histoire va se terminer tragiquement.
Incrédule au possible, Angela se prend au jeu de cette discussion qui n’a aucun sens jusqu’à ne plus en chercher vraiment. De plus en plus convaincue, elle embrasse le projet de Manhattan, lui choisit même un corps humain et un nouveau nom, Calvin. Ils se marient et retournent s’installer à Tulsa où Angela a de la famille éloignée.
La jeune femme ignore qu’il s’agit là d’un plan de Manhattan pour qu’elle découvre le passé de sa famille et embrasse une destinée plus importante que prévue.
Missionnée par un sénateur pour faire la lumière sur la mort du chef de la Police dans des conditions étranges, l’agent du FBI Laurie Blake arrive à Tulsa d’un pas détaché. Il faut dire que cette sexagénaire en a vu d’autres. A la différence d’Angela, Laurie a raccroché le masque de super héroïne pour obtenir le badge fédéral. Dans une autre vie, elle était Silk Specter, la compagne du… Dr Manhattan. Ce qui est d’autant plus ironique qu’elle appartient à l’équipe des anti-super héros !
Autrement dit, on ne la lui fait pas ! Son sens de l’humour est à toute épreuve, même quand on lui balance une voiture du ciel à ses pieds ! Mais sa détermination n’en est pas moins importante.
Laurie ne tarde donc pas à se mettre sur le chemin de Angela dont elle devine très facilement la double identité.
Les deux femmes croisent le fer mais comprennent aussi rapidement que leurs intérêts vont dans le même sens à savoir contrer la secte suprémaciste la 7ème Kavalerie qui projette de voler les pouvoirs du Dr Manhattan qui a été démasqué.
Angela veut sauver son mari alors que Laurie cherche à sauver le monde comme autrefois avec toutefois une véritable sympathie pour celle qui l’a remplacée dans le cœur (et le lit mais c’est une autre histoire qui implique un immense sextoy !) du géant bleu.
Bad-ass, pas facilement impressionnables, courageuses, déterminées et sarcastiques, Angela et Laurie se sont trouvées.
Voilà qui en fait les meilleures ennemies !
PS : Saluons les performances de Regina King (avec un nom pareil aussi) et de Jean Smart qui embrassent les personnalités hautes en couleurs de leurs personnages avec un charisme de dingue.
Laurie Blake : People who wear masks are driven by trauma. They’re obsessed with justice because of some injustice they suffered, usually when they were kids. Ergo, the mask. It hides the pain