Après avoir rattrapé la série d’horreur de Netflix après tout le monde, nous sommes en capacité de vous dire que nous sommes hantées par tout un tas de thématiques abordées dans la série mais aussi par cette tragédie familiale et surtout par la force des personnages féminins.
Le créateur Mike Flanagan et son staff de scénaristes ont réussi à créer une galerie de personnages passionnants à suivre dont, il faut bien l’avouer, les femmes sont les plus intéressantes (à l’exception du père)
Pour finir l’année, petit revue de détails parfaitement subjective des héroïnes de The Haunting of Hill House !
Comme souvent, il est recommandé d’avoir vu la série sous peine de se faire spoiler
OLIVIA CRAIN
(Carla Gugino)
Quand elle passe la porte de Hill House avec ses enfants et son mari pour retaper cette vieille maison, Olivia est la lumière incarnée. Avec Hugh, elle a élevé 5 enfants dont elle comprend chacune des différences, des particularités. Elle navigue sans problème au milieu des cris, règle les disputes, ne perd jamais son calme.
D’elle se dégage une aura à nulle autre pareille avec ce petit côté gypsy dans le look qui en fait sans doute une proie idéale pour cette maison mangeuse d’âmes. Elle est enthousiaste, elle est heureuse et excitée à la perspective de redessiner cet endroit, de lui rendre toute sa beauté avant de repartir construire sa maison idéale dont elle a créé les plans depuis longtemps.
Et puis peu à peu, comme elle le dira à Hugh, elle va perdre pieds, ne plus rien ressentir de joyeux, de frustrant, de triste… juste de la peur. Ses migraines vont s’installer, de plus en plus fréquentes, de plus en plus violentes jusqu’à l’arrivée des visions du futur tragique de ses jumeaux.
La maison s’empare d’elle en lui faisant miroiter la mort de ses enfants pour lesquels elle ferait tout. Dès lors, elle est prisonnière et dangereuse. De fait, elle n’est même plus elle-même.
Comme Nell, le personnage d’Olivia sert de catalyseur pour les autres Crain. Parce qu’elle est à l’origine du drame ultime qui scelle le destin de la famille dont personne ne se relèvera.
Sanctifiée par son mari et ses filles, victimisée par son fils aîné, Eele n’est pas loin du statut d’icone.
Un mot sur l’actrice : Présente-t-on encore Carla Gugino, actrice caméléon aussi à l’aise au cinéma qu’à la télévision dont la première apparition remonte à … Madame est servie (si, si !) ? Cette longue expérience aura sans doute achevé de convaincre le créateur de la série que Gugino ferait une parfaite Olivia, si lumineuse à la base, puis maitresse des lieux même dans la mort.
THEODORA CRAIN
(Kate Siegel)
On ne va pas se mentir, ni vous mentir : Théo est notre chouchoute. L’épisode qui lui est consacré est absolument extraordinaire et on ne compte pas le nombre de scènes où elle nous a impressionnés en monologuant.
La 3ème née des Crain sort réellement de l’ordinaire. Enfant, elle a déjà un caractère bien affirmé remettant à sa place toute personne qui réprimande ses frères et sœurs. Très vite, elle se découvre une sensibilité particulière aux choses et aux personnes qu’elle touche. Elle ressent tout, le pire comme le meilleur ce qui est difficile à supporter pour une enfant aussi jeune. Comprenant ce qui se passe, Olivia lui offre des gants qu’elle ne quittera plus (presque) jamais.
Son « pouvoir » (elle est la seule des enfants à en avoir un, aussi encombrant soit-il) en fait une sorte de super-héroïne comme en atteste l’usage qu’elle en fait dans l’épisode 3. Mais la plupart du temps, il n’est que le miroir de ses propres émotions.
Pour lutter contre cette sensibilité à fleur de peau qui l’assaille continuellement depuis son enfance avec ou sans ses gants, Théo l’enfouie sous un amas de sarcasme et d’autodestruction par la boisson ou par le sexe. Et soit dit en passant, elle fait du traitement des émotions son métier !
Mais la carapace ne tient pas longtemps.
Théo hurle, Théo pleure, Théo fait des conneries, Théo s’excuse.
Théo arrive à se défaire de ses démons. Et à trouver aussi sa place dans sa fratrie.
Car il n’est pas évident d’être la 3ème. Elle est trop éloignée en âge de Steven ou des jumeaux pour se lier. Aussi se rapproche-t-elle sciemment géographiquement de Shirley mais l’imperméabilité de son aînée empêche toute vraie relation de confiance.
The end ? Non, le début d’une nouvelle vie !
Un mot sur l’actrice : Quelle découverte ! Déjà attachée à Netflix avec son mari Mike Flanagan sur le film Sans un bruit, le duo récidive donc avec la série d’horreur de la plateforme. Malgré son petit air à la Angelina Jolie, Kate Siegel fait de Théodora LE personnage décalé et super humain de cette production étonnante. Une actrice en or massif !
ELEONOR « NELL » CRAIN
(Victoria Pedretti)
Oh pauvre Nellie ! La benjamine des enfants Crain, jumelle de Luke détient clairement la palme du karma le plus pourri alors même qu’elle est celle qui a le plus essayé de s’en sortir en allant continuellement de l’avant.
Bien que n’ayant que 6 ans au moment des événements de Hill House, elle gardera un lien très fort avec la maison à cause de la vision récurrente de la femme au cou tordu dont on découvrira qu’elle est une projection de … son futur.
Elevée comme ses frères et sœurs par sa tante Janet, Nell garde des stigmates qui passent pour de la maladie mentale pour les nombreux psys qu’elle voit et qui lui donnent des médocs. Sujette à des crises de paralysie du sommeil, elle rencontre un spécialiste qui fera toute la différence dans sa vie. Elle tombe amoureuse d’Arthur et ils se marient. Ses visions disparaissent alors. Mais deux ans plus tard, dans la nuit, Arthur meurt d’une rupture d’anévrisme alors qu’elle fait une crise et aperçoit à nouveau son fantôme.
Dès lors, Nell ne parviendra pas à remonter la pente et cèdera aux appels de la maison qui la réclame.
Si, on le voit, le personnage est moins creusé que les autres femmes Crain, c’est précisément parce que sa mort, qui intervient relativement vite dans la saison, est le prétexte à réunir tout le monde, à convoquer les morts, les secrets, à provoquer des disputes, à faire jaillir la vérité dans le douleur infinie de la perte d’un être cher.
Victime de son vivant, elle prendra sa revanche dans la mort en sauvant les siens de la maison.
Un mot sur l’actrice : Inconnue au bataillon avant la série, Victoria Pedretti impressionne et fait de Nell cette pauvre petit âme qui ne méritait pas de partir si jeune et de façon si dramatique. Si les producteurs sont intelligents, ils vont continuer de l’embaucher. Déjà, Tarantino ne s’y est pas trompé, elle sera dans son prochain film avec Brad Pitt !
SHIRLEY CRAIN
(Elizabeth Reaser)
Il faut toujours un personnage qu’on aime moins que les autres et manque de chance, ça tombe sur Shirley. Il faut dire que son rôle dans la famille Crain est assez ingrat.
En grandissant sans mère à un âge où on en a énormément besoin, la jeune Shirley a aussi du faire face à l’absence de son père, au poids du secret qui entoure la mort d’Olivia et aux responsabilités qui incombent aux aînés.
Même si techniquement, l’aîné des Crain est Steven, c’est bien Shirley qui a tenté de maintenir ses frères et sœurs hors de l’eau en hébergeant Théo ou en payant la cure de Luke.
Résultat : Shirley est froide, sans émotion visible, control freak au possible. Elle s’est donnée l’apparence d’une vie tranquille avec un mari, deux enfants et sa propre entreprise de pompes funèbres. Mais quand on gratte la surface, on se rend compte que rien ne fonctionne vraiment et qu’elle est la première à faire des erreurs.
Du coup, Shirley est toujours prompte à juger les autres pour se donner l’impression que le passé n’a plus d’emprise sur elle. Sauf que comme ses frères et sœurs, elle est hantée par les événements de Hill House.
Un mot sur l’actrice : Habituée des seconds rôles Elizabeth Reaser trouve peut-être ici l’un des rôles les plus forts de sa carrière (non, Twilight ne compte pas !!!). Elle est tout simplement parfaite de sobriété. Et c’est souvent le plus dur à jouer.
MENTION SPECIALE : BEBE NELL
(Violet McGraw)
Cette petite pépète est toute mignonne ! Et tellement petite justement que nous n’avions pas compris avant l’épisode 4 que Nell et Luke étaient jumeaux.
Si le personnage est aussi adorable, c’est aussi pour faire ressortir le côté horriblement tragique de ce qui arrive à sa version adulte. Nell c’est l’innocence frappée de plein fouet.
Cette mention spéciale est aussi l’occasion de souligner à quel point tous les gamins qui incarnent les héros enfants sont excellents et très fidèles aux grands. Shirley est déjà raisonnable, Théo est très personnelle, Steve cherche sa place d’aîné notamment auprès de son père alors que Luke est aussi innocent que Nell.