Depuis la création de Femmes de séries, nous n’avons cessé de louer par portraits interposés les personnages féminins les plus importants de la série de Julian Fellowes à savoir, Mary, Anna, Violet et Edith.
Pour autant, il nous a semblé impossible de dire au revoir à cette si belle série de femmes passionnantes sans évoquer de façon plus courte les autres héroïnes de Downton Abbey. Sans les classer, juste pour leur rendre hommage !
Attention, certains portraits sont spoilers pour qui n’a pas encore vu l’ultime saison !
En voilà une qui a son caractère ! Car aussi respectueuse qu’elle soit à l’égard de la famille Crawley qu’elle sert depuis des années, elle n’est pas pour autant leur première fan et raille dès qu’elle le peut l’admiration sans borne que leur voue celui qui deviendra son époux, Mr Carson.
Pour autant, elle est un soutien sans faille à la fois pour le peuple d’en haut que pour celui d’en bas, se liant d’une amitié complice avec la cuisinière Mrs Patmore. Ces deux-là ne sont pas les dernières pour les coups en douce !
De toutes les femmes de la série, Elsie est sans nul doute celle qui voit le plus clairement les choses y compris le futur de son métier qui périclite.
Sybil est un personnage capital de la série de part sa jeunesse, son côté attachant qu’est venue relancer sa mort prématurée et choquante pour les habitants de Downton et pour les téléspectateurs qui n’avaient absolument pas vu le truc venir !
Sybil sera très tôt l’incarnation du décalage de la bourgeoisie. On mettra sur le compte de sa jeunesse son coup de foudre pour Tom, le chauffeur, un coup d’éclat très shocking pour l’époque mais en vérité, son âge n’a rien à voir avec tout ça.
Dès le départ, elle marquera sa différence avec ses soeurs par son ouverture d’esprit et sa modernité. Sybil incarnait, pourtant seulement dans les premières années du XXème siècle, une bourgeoisie qui n’a plus rien de guindé, qui ne fait plus le distinguo entre serviteurs et servis. Elle fut une superbe idéaliste qui permis aux barrières sociales de se fissurer.
Et malgré toutes ces péripéties qui firent disserter sur la famille Crawley, la jeune femme sera profondément aimée par sa famille et par l’ensemble des serviteurs.
Mrs Patmore (Leslie Nicol) et Daisy (Sophie McShera)
Elles sont indissociables l’une de l’autre, se livrant en cuisine à un ballet de sentiments digne d’une mère et d’une fille.
Mais avouons toutefois qu’elles font plus partie du décorum qu’elles ne sont vraiment intéressantes. En particulier Daisy qui restera jusqu’à la fin une emmerdeuse qui convoite toujours ce qu’elle ne peut pas avoir tout en parvenant à s’élever dans l’échelle sociale en faisant des études.
Mrs Patmore est en revanche bien plus attachante en particulier grâce à sa complicité avec Mrs Hugues et par l’extrême retenue dont elle fait toujours preuve à l’égard des Crawley. C’est une femme simple qui ne s’épanouit vraiment que dans sa cuisine. Les rares fois où elle monte à l’étage des bourgeois, elle semble apeurée.
Cora Crawley (Elizabeth McGovern)
Saviez-vous qu’au départ le rôle de Cora avait été proposé à Gillian Anderson ? Malgré tout l’amour que nous avons pour l’ex Dana Scully, nous ne l’aurions pas échangée contre Elizabeth McGovern tant le jeu de l’actrice, essentiellement basé sur son regard en biais, a construit la passivité du personnage.
Cora est la version féminine d’un Pierrot lunaire, toujours calme et posée en toute circonstance (sauf lors de la mort de Sybil) et généralement prompte à prôner la positivité.
Certes, il lui arrive de donner son avis mais ce n’est jamais une franche prise de position à l’image de ce que Mary pourrait faire. Les choses glissent sur Cora pour le salut de son mariage d’ailleurs. Car il faut de la patience pour supporter Robert.
Cette femme-là est fascinante à regarder !
Rose Aldridge (Lily James)
Comme Sybil, Rose, de part son jeune âge et sa spontanéité, incarne la modernité et mettra gentiment le feu à Downton Abbey !
D’ailleurs son arrivée fait directement suite au décès de Sybil qu’elle a la lourde tâche de « remplacer ». Un challenge dont elle s’acquittera d’une façon très différente de sa cousine.
Rose ne rue pas dans les brancards pour une quelconque revendication, elle est surtout désarmante de positivisme et ne voit le mal nulle part.
Toute bien née qu’elle soit, elle ne voit pas pourquoi inviter et flirter avec un homme de couleur qui plus est musicien serait un problème. Ni pourquoi acheter un gramophone pour mettre de la musique lors des soirées relève d’un cas de conscience pour Cousin Robert !
Son évolution est d’autant plus intéressante que tout en trouvant l’homme de sa vie en Atticus, un jeune homme bien sous tout rapport et (oh shocking) de confession juive, elle ne se reniera jamais.
Mariée, mère d’une petite fille, Rose continue de respirer le bonheur !
Isobel Crawley (Penelope Wilton)
Cousine Isobel, mère attentive de feu Matthew l’héritier de Downton est le poil à gratter dont la famille se serait au demeurant bien passé, en particulier la comtesse Douairière qui se fait dès lors un devoir de la contrecarrer.
Elle va pourtant se révéler un membre à part entière de cette famille malgré son esprit anti-bourgeoisie. Sa force est de s’imposer par les mots mais jamais par sa présence. Qui plus est, elle est un atout incontestable quand la grande Histoire plonge Downton Abbey au cœur de la guerre.
Quoi qu’il arrive, elle réagit toujours avec sang froid qu’il s’agisse de soigner un blessé de guerre ou de faire face au décès de son seul fils.
Quant à ses frictions avec Violet, elles ne sont au final qu’un jeu qui rapproche les deux femmes.