Interprétée par Gillian Anderson
ATTENTION SPOILERS SUR LA SAISON 2
Dans le paysage sériel actuel, Stella Gibson fait figure d’OVNI. En cause, sa personnalité à nulle autre pareille, son professionnalisme, sa froideur, ses désirs et surtout son rapport au sexe qui est plus généralement l’apanage des hommes. C’est le contraste terriblement saisissant entre son comportement dans le travail, dans sa vie personnelle et son apparence qui offre une vraie complexité au personnage. Stella veut, Stella prend, Stella jette !
Super intendante au sein de la PSNI (Police Service of Northem Ireland), Stella a du à l’évidence se forger une carapace dans un monde d’hommes. Etre femme, féministe, décisionnaire, belle et désirable n’est pour le coup pas un avantage mais une faiblesse que l’on ne vous pardonne pas. Aussi a-t-elle décidée d’adapter son comportement en conséquence en plus de développer une vraie conscience féministe. Son arrivée à Belfast et la traque du serial-killer Paul Spector (Jaimie Dornan) ne vont faire que renforcer ses craintes : la femme est quantité négligeable, un jouet interchangeable ou carrément dispensable. Cette image lui est renvoyée à des degrés divers à la fois par ses collègues, par les médias et par ce tueur insaisissable.
Froide, distante, parfois cassante, elle n’est pas facilement accessible pour ses interlocuteurs hommes comme femmes. C’est ainsi qu’elle parvient à être relativement prise au sérieux tout en imposant son professionnalisme. Mais la partie n’est pas forcément gagnée car son passé la rattrape. Ce qui est acceptable pour un homme l’est toujours moins pour une femme et Stella le constate amèrement. A Belfast, ses incartades passées avec le patron de la police sont bien plus connues que ses états de service brillants. Et malheureusement pour elle, son aventure d’un soir (rien de plus, rien de moins) avec un jeune inspecteur, assassiné le lendemain, va tout autant la rattraper. Ce qui ne va pas l’empêcher de recommencer un autre jeune collègue.
En Danielle Ferrington (Niamh McGrady), jeune agent de police en uniforme, elle trouve une alliée, une jeune femme qui l’admire et devient rapidement « son assistante », celle qui fait souvent le ménage derrière elle dans tous les sens du terme.
Avec la médecin légiste, Tanya Reed Smith (Archie Panjabi) s’instaure aussi une certaine proximité que le désir va rattraper dans la saison 2. Chose très rare, Stella semble même s’en vouloir d’avoir cherché à faire entrer le sexe dans leur relation de travail.
Deux présences féminines qui isolent légèrement moins l’héroïne qui est pourtant inexorablement tirée vers le fond par cette enquête et ce tueur psychopathe qui s’immisce dans ses pensées les plus intimes jusqu’à lire son journal. Il est alors question du père de Stella, de la fascination qui a exercé sur elle. Faut-il y voir la raison de son comportement aux hommes ? Une saison 3 le dira peut-être.
Stella semble donc livrer un combat perpétuel avec en fond une peur évidente de ce dont les hommes sont capables. Voilà qui achève d’en faire une femme certes libre mais très seule comme bien des héroïnes de pouvoir. Une chambre d’hôtel, quelques brasses dans une piscine, un sandwich et des photos de meurtres, tel est son quotidien.
Ce n’est un secret pour personne que depuis The X Files, Gillian Anderson excelle (encore plus qu’ailleurs) dans les rôles de femmes à badges intransigeantes et complexes. Sa beauté de Madone offre aussi un côté intouchable et distant aux personnages qu’elle incarne avec délicatesse, force et fragilité à la fois. Aussi se révèle-t-elle parfaite en Stella qu’elle impose comme une vraie héroïne féministe de plus en plus gagnée par la noirceur de l’homme qu’elle traque. Un must see !
Man fucks woman. Subject: man. Verb: fucks. Object: woman. That’s OK. Woman fucks man. Woman: subject. Man: object. That’s not so comfortable for you, is it?
It was a mistake. I thought I was good at reading people. I’m sorry it seems I read you wrong
Mister Callan, no one knows better than me how important the media is as an investigative resource, but really and truly you should fuck off. Now
Let’s not refer to them as innocent. […] What if he kills a prostitute, next? Or a woman walking home drunk, late at night, in a short skirt? Will they be, in some way, less innocent, therefore less deserving? Culpable? The media loves to divide women into virgins and vamps. Angels or whores. Let’s not encourage them
You were a married man. When you spent a night in my bed
A woman… once asked a male friend why men feel threatened by women. He replied that they were afraid that women might laugh at them. Then she asked a group of women why they felt threatened by men. They said, ‘we’re afraid they might kill us