Depuis quelques années, leurs noms viennent garnir la liste des personnages les plus détestés. Pénibles, idiotes, aléatoires, changeantes, passives, hyperactives, elles énervent prodigieusement le téléspectateur et l’internaute. Elles, ce sont les adolescentes de séries TV. Et si la tendance commençait à s’inverser ? Et si de nouveaux personnages faisaient table rase du passé ? On peut toujours rêver !
Nous avons tou(te)s été adolescent(e)s et il faut bien l’avouer, c’est rarement la période la plus glorieuse de nos existences. Au-delà des sautes d’humeur, du sourire argenté à cause d’un gracieux appareil dentaire, de l’acné et des rondeurs, cette période est symptomatique d’une recherche d’identité terriblement compliquée. Résultat : l’ado est super chiant(e) !
Et en la matière les séries TV reproduisent parfaitement le schéma depuis quelques années et pas seulement dans les teen shows de la CW et de ABC Family. Les adolescentes sont souvent de véritables boulets selon la perspective des téléspectateurs.
Déjà dans les années 90, Joey Potter ne faisait pas l’unanimité dans Dawson’s Creek. Avec son statut de clé/adolescente mystère, Dawn, la sœur de Buffy était le prototype même de la merdeuse alors que dans l’autre sens la trop sage Rory Gilmore (Gilmore Girls) défiait tous les clichés en plongeant la tête dans ses bouquins et en affichant une maturité qui manquait à sa mère. Que dire des passives Liz Parker (Roswell) et Lana Lang (Smallville) sans oublier les vicissitudes de Marissa Cooper (The OC) qui finiront d’ailleurs très mal pour la gosse de riches.
Aujourd’hui encore, certains fans ne supportent pas Elena Gilbert de The Vampire Diaries, se bouchent les oreilles dès que la banshee Lydia pousse un cri persant (Teen Wolf) et enverraient volontiers un troupeau de A aux trousses des quatre gourdasses de Pretty Little Liars qui font SYSTÉMATIQUEMENT tout à l’envers !
Pourtant, ce n’est pas une série teen qui détient le personnage adolescent le plus antipathique et insupportable de ces 3 dernières années, c’est un show terriblement sérieux, qui plus est du câble : Homeland.
Ah, Dana Brody, tout un poème et le début d’une bonne grosse migraine ! C’est certain qu’être la fille de l’ennemi publique numéro 1 des USA n’aide en rien un personnage déjà bien fragile mais Dana nous fait quand même la totale dans le désordre : je crise, je boude, je fais une tentative de suicide, je parle de mon désespoir en thérapie de groupe, je sors avec le mec qu’il ne faut pas qui renverse quelqu’un en voiture et prend la fuite… Bref, Dana est insupportable. D’ailleurs quand vous tapez son nom sur Google, la seconde proposition du moteur de recherche est « Dana Brody insupportable ».
Le bashing autour de cette jeune fille aura été si conséquent que c’est avec soulagement que l’on apprendra que le personnage ne sera pas dans la saison 4, la série ayant de toute façon pris une toute autre direction.
Si Dana réunissait un nombre important de haters à l’instar d’une certaine Brenda (Beverly Hills) dans les années 90 (l’impact des réseaux sociaux en moins), d’autres héroïnes moins mises en avant sont sorties au même moment : Lacey, la fille de Megan Hunt dans Body of Proof était horripilante avec sa mollesse et son diabète continuellement remis sur le tapis, la pénible Lindsay, fille de Dani Santino dans Necessary Roughness, tellement inutile qu’elle a fini par disparaître de la série et Grace Florrick, fille d’Alicia (The Good Wife)qui va aussi connaître sa période prise de tête. Dans Private Practice, la grossesse de Maya à seulement 16 ans, fille de Naomi et de Sam va être au cœur de beaucoup trop d’épisodes. pas franchement aidé par les personnalités grandiloquentes de sa mère, Kate de United States of Tara va aussi cumuler les bêtises. Même chose pour la fille aînée de Jackie Peyton (Nurse Jackie), Grace qui passe d’une enfance angoissée à une adolescence très problématique. Dans la récente Banshee, Deva, digne fille de ses parents fume des joints, vole dans les magasins et s’attire toute sorte de problème.
N’oublions pas non plus Danielle, la fille de Bree dans Desperate Housewives, sorte d’aimants à problème et à mauvais choix durant son adolescence rebelle. Enfin dans la catégorie « victimes des événements » citons Zoé Graystone de Caprica, celle par qui les cylons à figure humain arrivèrent, qui exprime son mal-être par un fondamentalisme religieux dangereux pour elle et pour les autres.
Mais cette malencontreuse époque de l’adolescente tête à claques, tellement pénible que l’on a « envie de s’arracher un bras pour avoir un truc à lui envoyer dessus » (citation de Joey dans Friends !). Car à la grande majorité des héroïnes adolescentes plus que supportables, voire terriblement intéressantes (Buffy Summers, Veronica Mars, Jenna Hamilton,Tessa Altman…) s’ajoute la finaude girl next door représentée par Paige Jennings.
Plus important encore que le fardeau de Buffy, Paige porte en elle l’espoir des sériesphiles et si vous ne la connaissez pas encore, il est temps de vous mettre à The Americans ! Cette jeune fille vivant dans les années 70 ignore tout (pour le moment) du statut d’espions soviétiques de ses parents, implantés aux USA depuis des années. Mais du haut de ses 16 ans, elle comprend que sa famille n’est pas comme les autres et commence à fureter avec intelligence. Ni passive ou hystérique, à peine colérique (elle est à son max quand elle quitte la table sans en avoir été autorisée), Paige fait son petit bonhomme de chemin en observant autour d’elle et en faisant savoir à ses parents quand ils la déçoivent. Si inquiets d’être démasqués par les américains, Philip et Elizabeth Jennings devraient à cet égard d’abord regarder dans leur propre maison !
Dans la même veine, surveillons aussi Emma de Bates Motel, Violet de Mom, Davina de The Originals, Mary dans Reign et Amber Weaver de The Neighbors.
Les filles, on compte sur vous !
Amber Weaver, la joie de vivre incarnée !