Interprétée par Elizabeth Mitchell
Dans la famille Matheson, je demande la femme fantôme. C’est en tout cas de cette façon que nous est d’abord présentée Rachel, la mère de Charlie (Tracy Spiridakos) et de Danny, feue l’épouse de Ben dans le monde désolé de Revolution. Le petit problème c’est que lorsque vous castez Elizabeth Mitchell pour le rôle, il y a très peu de chance que le personnage reste mort ou qu’il soit cantonné ad vitam à des flashbacks. Le suspens autour de sa « disparition » est donc bien vite éventé. Rachel est tout ce qu’il y a de bien vivant et son implication dans le black-out qui a privé la Terre d’électricité et fait revenir toutes les populations à l’âge de pierre, est bien plus important que prévu. Elle en est même à l’origine.
Ingénieur brillant, elle forme avec Ben (Tim Guinee) un duo de scientifiques à la pointe de la technologie. Lorsque naît leur fils Danny (Graham Rodgers), ils développent un dispositif qui permet de sauver la vie de l’enfant condamné. C’est par cette action que va s’organiser une réaction en chaîne que Rachel va être incapable de contrôler. L’appareil de leur invention permettant de couper le courant tombe entre de très mauvaises mains et a pour résultat la situation que l’on connaît.
Après le black-out, Rachel et Ben partent avec Charlie et Danny sur les routes et la jeune femme ne tarde pas à montrer une détermination qui fait défaut à son époux en tuant un homme qui menaçait sa fille. Six ans plus tard, elle prend la décision de quitter sa famille pour les protéger et de se rendre aux mains de son beau-frère, Miles Matheson (Billy Burke) alors bras droit de celui qui va devenir le très dangereux chef militaire Sebastian Monroe (David Lyons). Ben sait où part sa femme mais les enfants pensent que leur mère va chercher de quoi les ravitailler. Elle ne reviendra jamais ce qui les laissera croire qu’elle est morte.
Pourtant tout ce temps, elle est restée prisonnière de Monroe, mégalomane, persuadé (à raison) qu’elle saura remettre le courant. Pour « motiver » Rachel qui n’est guère collaborative, il retrouve et kidnappe Danny.
C’est à partir de là que nous faisons réellement la connaissance de Rachel Matheson, un personnage bien loin de l’image d’Épinal que Charlie a créée pour parer à l’absence de sa mère. Héroïne clair-obscur qui fait ce qui doit être fait sans s’intéresser aux conséquences de ses actes, cette belle quadra est une dure à cuire d’abord un peu passive durant sa détention puis finalement complètement bad-ass une fois qu’elle est libérée et retrouve ses enfants. Un bonheur de courte durée puisque Danny est tué par les hommes de Monroe. Rachel n’a dès lors qu’une idée en tête : se venger. Elle devient une sorte de robot à la limite de la psychopathie, capable du pire, sans aucun sentiment de culpabilité pour la simple raison que celle-ci est entièrement dédiée à ses enfants. Elle s’en veut terriblement de les avoir abandonnés des années plus tôt et ce sentiment prend le pas sur tout le reste.
A la différence de Charlie qui, en grandissant, a développé une conscience, elle est prête à tous les sacrifices et ne ressent pas d’empathie en dehors d’un cercle très restreint. Les retrouvailles entre la mère et la fille ne sont donc pas des plus chaleureuses et sont temporisées par Miles (en pleine rédemption) avec lequel Rachel entretient une drôle de relation. S’il apparaît qu’ils ont eu une liaison dans le passé alors qu’elle était mariée, il n’est jamais clairement établi que Charlie pourrait être sa fille et non celle de Ben alors que tout porte à le croire. Ils n’auront de cesse de se rapprocher et de faire table rase du passé. A leur façon un peu bancal, ils forment un couple soudé.
Sa vengeance assouvie, Rachel tente d’apaiser les tensions avec Charlie et avec son propre père, Gene (Stephen Collins) et de se racheter une conduite, elle qui reste hantée par le fait que son travail a servi par deux fois à tuer des innocents. Ses capacités médicales, sa résistance et sa débrouillardise en font un atout de choc pour l’équipe menée par Miles. Ensemble, ils sont désormais en guerre contre une nouvelle menace : les Patriotes. Elle viendra également en aide à son ami Aaron en le sauvant des griffes de sa création, la nanotechnologie.
Il est clair qu’après deux saisons en dent de scie et une fin de série précipitée (la série a été annulée alors que l’équipe s’attendait à un renouvellement pour quelques épisodes), le personnage de Rachel Matheson ne fera pas adte dans les annales de la télévision.
Au départ incarné par l’actrice Andrea Roth qui tourna d’ailleurs la première version du pilote, c’est finalement Elizabeth Mitchell connue pour son rôle de Juliet dans Lost et de Kim dans Urgences qui a été choisie. Ce qui devait au demeurant apparaître comme une bonne nouvelle s’est pourtant révélé particulièrement décevant (à l’image de la série) dans la saison 1, Mitchell campant fort mal une Rachel passive et évaporée qui agace plus qu’elle ne passionne. Heureusement le personnage et le jeu de la comédienne évoluent en ultime saison 2. Rien de brillant mais quelque chose de plus habité.
Le coin des quotes
- « I have to help you find your son after you killed mine. »
- « If they had caught you, they would have put a bullet in your head. I am not losing another child to that man. »
- « You’ve done stupider things for me. »
- « Why would I want that? I want you to die. »
- « What makes you think that I’m in it to help people? I want power so Monroe’s enemies can wipe him off the map. I want to kill the man who killed my son, that’s it. »
- « Charlie is all that I have left, and I’m not going to leave her again. I can’t. »
- « Monroe has power, let’s get some of our own. »
- « Now you need me. »
- « 20 years of foreplay is long enough«
- « It’s my fault, dad. The bombs. I broke everything. »
- « You cost me everything and I work to make you pay »
Voir aussi le personnage de Charlie Matheson
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