Interprétée par Ivana Milicevic
ATTENTION SPOILERS SUR LA SAISON 3
L’Histoire des séries TV nous a appris à nous méfier de l’eau qui dort. Encore plus quand cette dernière a les traits d’une bonne mère de famille de deux enfants, au mari procureur, à la jolie maison, dans une petite ville qui vit en plus ou moins bonne intelligence avec les communautés amish et indienne. Carrie Hopewell est à l’image de Banshee, partagée entre deux mondes.
Qui aurait donc pu se douter que derrière son joli visage se cachait en fait, Anastasia, fille d’un mafieux ukrainien, voleuse et braqueuse émérite qui a, 15 ans plus tôt, fuit son terrible père en lui dérobant au passage un butin et prit la poudre d’escampette avec son amant avant que celui-ci finisse en prison à sa place ?
Personne jusqu’à l’arrivée à Banshee du shérif Lucas Hood (Anthony Starr), ou en tout cas de celui qui lui a volé son identité, le fameux ex. L’existence paisible de Carrie vole en éclat et son ancienne vie se rappelle douloureusement à elle par l’entremise de cet homme qu’elle n’a jamais vraiment cessé d’aimer puis par le retour de Rabbit (Ben Cross), son père qui met à feu et à sang Banshee.
Ana n’est pas une sainte. Il y a 15 ans elle a laissé un peu malgré elle « Lucas » se sacrifier pour sa propre liberté et elle a fui seule sans vraiment se retourner. Enfin pas tout à fait seule car comme va le découvrir Hood, elle était enceinte de lui à cette époque et n’a jamais pu le lui dire. Aussi, lorsqu’elle rencontre très rapidement Gordon Hopewell (Rus Blackwell), elle l’épouse et lui fait croire qu’il est le père de sa fille, Deva. Avec la naissance de Max, la famille Hopewell s’agrandit et s’installe. Anastasia/Carrie qui n’aspire qu’à une vie normale, trouve dans ce mariage et cette nouvelle existence une parfaite échappatoire à son passé. Mieux encore, elle aime être la femme du procureur et est devenue une mère de banlieue protectrice et attentive qui se désole de ne plus arriver à communiquer avec son adolescente forcément à problèmes (Ryann Shane).
La réapparition de « Lucas » dans sa vie est non seulement une mauvaise nouvelle pour la sécurité de sa famille mais aussi pour celle qu’elle fut autrefois et qu’elle oublie chaque jour un peu plus. Car entre elle et lui, il ne s’agissait pas d’une romance ordinaire. C’était une histoire d’amour fusionnelle entre deux junkies de l’adrénaline qui prenaient autant leur pied dans un lit qu’en commettant des larcins. En devenant Carrie, Ana a tu cet aspect de sa personnalité. Mais chassez le naturel, il revient au galop ! La phase de déni passée, Carrie va finir par accepter la présence de son ex amant et va vite comprendre qu’elle doit renouer avec la badassitude d’Ana si elle veut protéger ses enfants.
Lors du retour de son père en ville, elle reprend les armes et montre une nouvelle facette de sa personnalité : elle est une tueuse implacable qui reçoit autant de coups qu’elle en donne. Ce faisant, elle grille sa couverture et s’expose à son mari et ses enfants. Certes c’était pour les protéger mais toujours est-il qu’elle a menti sur bien des sujets à commencer par ses origines.
Si elle s’en sort relativement bien en ne faisant que 30 jours de prison et en ne voyant pas toute la vérité exploser (seule sa double identité est découverte et non ses liens avec Lucas), ses actions ont démoli sa famille. Gordon lui refuse l’accès aux enfants qu’elle ne parvient à voir que cachée derrière un arbre du jardin qui fut autrefois le sien. Rejetée de tous, elle sait que tant que son père sera toujours en vie, elle ne sera jamais tout à fait libre. Aussi décide-t-elle de refaire équipe avec Lucas malgré l’opposition de Gordon, pour aller tuer Rabbit. Mais plutôt qu’une exécution brutale, elle lui laisse le choix de se suicider avec l’arme qu’elle lui met dans la main. Ce qu’il fait.
Rien n’est pour autant finit pour Carrie Hopewell qui doit désormais regagner la confiance des siens et gérer le fait que Deva et Gordon savent que Lucas est le père de la première.
Séparée de Gordon qui a la garde des enfants avant de sombrer et de la lui laisser, Carrie vit une existence, une fois de plus en apparence sans histoire. A côté de son job de serveuse, elle prépare un nouveau casse avec Hood, Job et Sugar et entretient une liaison purement sexuelle avec un militaire qui sera justement la « victime » du vol.
Chasser le naturel, il revient au galop, si ce n’est qu’elle a complètement tourné la page « Lucas ». Leur relation passionnelle a laissé la place à une forte affection dont le lien est Deva toujours prompte à se mettre dans les pire situation. La fille de sa mère en somme !
Malgré tout ce qui s’est passé, c’est de Gordon qu’elle reste amoureuse et dont elle ne souhaite pas vraiment divorcer. Pas plus que lui d’ailleurs.Mais une fois de plus, les actions de l’héroïne vont avoir de terribles conséquences sur son futur puisque c’est en la sauvant que Gordon prend une balle et meurt dans ses bras !
Carrie va une fois de plus devoir repenser ses priorités au premier desquelles se trouvent ses enfants !
Autrefois mannequin, l’actrice Ivana Milicevic apparaît depuis des années dans des séries aussi importantes que Buffy ou Friends mais c’est la première fois qu’elle trouve un rôle crucial qui demande en plus une véritable implication physique. Mission complètement réussie, la jeune femme incarnant parfaitement les différents aspects de ce personnage bien plus profond qu’il n’y paraît.
Le coin des quotes
- « A Sheriff ?! Are you kidding me ?«
- « Cute enough for you ? »
- « I wasn’t the victim. He’s the one that got carted off in a body bag with a slug in his chest. And since you’ve been so generous with the friendly advice, here’s some for you. If that you and your PTA twats have been talking shit about my daughter… there will be more than enough trauma to go around. Enjoy the fair, Marjorie. »
- « I never forgave you. Good bye Daddy »
- « Are you going to shoot me ? »
- « When i say NO… I mean it ! »
- « I do know where they keep the scotch ! »
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