Interprétée par Julianne Nicholson
Nouvelle recrue du service obstétrique et gynécologie de l’hôpital universitaire où travaillent Bill Masters (Michael Sheen) et Virginia Johnson (Lizzy Caplan), le docteur Lillian DePaul est une curiosité pour ce petit monde de machos conservateurs. Voilà une femme relativement jeune, ambitieuse, brillante qui cherche à imposer son professionnalisme et surtout une étude qui lui tient à cœur sur la généralisation des frottis en vue de la prévention des cancers du col de l’utérus. Dans sa partie, elle est aussi une pionnière.
On devine que sa personnalité loin de développer une chaleur humaine incandescente a souffert d’années de raillerie de la part de collègues masculins qui ne comprenaient pas pourquoi une femme s’aventurait dans leur domaine. Lillian est donc stricte au sens premier du terme, renfrognée, bien loin de l’épanouissement que peuvent afficher Virginia ou même Jane (Helene York). Rien d’étonnant à cela, la jeune femme a du se battre pour en arriver là tout en refusant de faire des concessions.
Sa quête est devenue le combat d’une vie car elle est elle-même atteinte d’un cancer, désormais au stade 4 qui la suivit toute sa vie. Comme elle l’expliquera à Virginia, elle est tombée malade avant de choisir la gynécologie et sa maladie n’a fait que la conforter dans l’idée que c’était le bon chemin à suivre pour elle. Après une rémission, le cancer est revenu et il n’y a plus rien à faire. Lillian prend avec fatalisme le fait qu’elle est condamnée et qu’elle ne verra pas à long terme les fruits de son labeur. C’est là qu’entre en jeu sa relation avec Virginia Johnson.
Parfaitement odieuse avec cette dernière à son arrivée en se comportant d’une façon tout aussi sexiste que ce qu’elle est la première à dénoncer de la part de ses collègues masculins, elle finit (comme les autres) par tomber sous le charme de la jeune femme. A sa grande surprise, celle qu’elle prenait pour une petite secrétaire qui utilise son physique pour arriver à ses fins, se révèle une étudiante émérite qui récolte les meilleures notes de la classe et cherche à progresser.
Sans pour autant déroger à sa ligne de conduite, Lillian va par la force des choses faire front commun avec Virginia qui va devenir sa secrétaire et lui offrir des opportunités de faire connaître son travail. Elle va même l’écouter avec attention et se prêter très maladroitement aux conseils de cette dernière en tentant le charme sur le directeur de l’hôpital.
Au cours d’un voyage en bus pour une conférence, Lillian va baisser sa garde, laisser Virginia prendre le contrôle. Elle va tout lui avouer de sa maladie et l’ériger en héritière de son étude, là où Bill Masters refuse cette possibilité à Ginny. L’obstétricienne ne supporte d’ailleurs pas que Virginia ne soit pas justement récompensée pour le travail fournit sur l’étude de Bill et lui demande devant un parterre de médecins de s’expliquer sur le « nous » qu’il utilise. Tentative vaine certes mais qui montre combien Lillian a évolué au contact de Virginia se faisant là ce qui se rapproche le plus d’une amie.
Faite d’un tout autre féminisme bien plus radical que celui qui anime Virginia, le Dr DePaul est un personnage grave, fauché dans la fleur de l’âge par une maladie qu’elle tente de combattre avec ses propres armes. La voir plus animée, plus sociable est un bonheur teinté de tristesse dans la mesure où la mort l’attend au bout d’un très court chemin.
Et il faut saluer toute la retenue dont fait preuve Julianne Nicholson dans ce rôle de prime abord fort désagréable. Elle campe une Lillian au final terriblement attachante qui forme avec Virginia un duo fabuleux.
Le coin des quotes
- « Don’t you find it ironic that in the end it’s going to be a man who tell women that they can find their own satisfaction ? »
- « Because is she did manage to stand on her own two feet, that would mean she could walk away »
- « How does a man stop a woman from drowning? He takes his foot off her head.”
- « Why would you want to get a degree? You seem to be doing just fine using your other assets. »
- “Don’t you ever wish you were a man?”
Voir les personnages de Virginia Johnson, Libby Masters et Margaret Scully
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