Interprétée par Michelle Dockery
ATTENTION SPOILERS SUR LA SAISON 6
Née en 1891, Mary Crawley est la fille aînée de Robert (Hugh Bonneville) et Cora Crawley (Elizabeth McGovern) et a vécu toute sa vie à Downton Abbey, cajolée par ses parents, des nannys et des serviteurs attentifs à sa personne. La petite vingtaine arrivant, elle est devenue le seul espoir de voir les Crawley conserver la mainmise sur la propriété par le jeu des alliances. Ironiquement, bien que l’argent de la famille vienne de Cora, Mary ne peut pas en tant que fille hériter du titre de son père. Il lui faut donc épouser un membre de la famille. La catastrophe du Titanic la « sauvera » d’un mariage avec le cousin Patrick qui périt avec son père dans l’épave. Mais voilà qu’apparaît un autre héritier, Matthew Crawley (Dan Stevens), un cousin éloigné qui n’avait aucune idée de ce qui l’attendait.
C’est le début d’une grande suite de chassé-croisé entre ces deux êtres destinés à être ensemble au-delà du bien-être de la famille. Leur histoire d’amour sera fort compliquée et au final tragique puisque le jeune homme meurt dans un accident de voiture le jour où Mary accouche de leur fils, George.
Mary est la version aristocratique de l’emmerdeuse ! Sa plus grande force c’est qu’elle a toute conscience de son caractère difficile et en joue allègrement. Elle est compliquée, têtue, un peu arrogante et si on ne l’aime pas malgré ses défauts, c’est la perte des autres, pas la sienne. En cela, elle est résolument moderne pour son époque.
Elle a également une vision bien particulière de sa place dans la société. Si on ne peut pas dire qu’elle soit féministe, la situation inchangée des femmes de la société anglaise la laisse perplexe, voire résignée. Il ne faut pas oublier que Mary, tout comme ses sœurs Edith (Laura Carmichael) et Sybil (Jessica Brown Findlay), est américaine par sa mère. Un large fossé sépare les deux pays dont elle est le produit, lequel est très largement représenté lors de la visite de sa grand-mère maternelle, une vibrante américaine à l’esprit très ouvert.
Derrière son apparence glaciale et distante, Mary a donc en elle le besoin de s’émanciper. Elle se retient à l’inverse de sa petite sœur, Sybil mais elle cède aussi parfois à la tentation de ne pas faire dans la norme. Aussi se retrouve-t-elle dans des situations compliquées comme lorsqu’elle se compromet (ainsi que sa réputation) avec un beau turc de passage à Downton qui meurt… dans son lit.
L’art de la petite phrase qui claque se pratique de mères en filles chez les Crawley et Mary tient en la matière de Violet (Maggie Smith), sa grand-mère paternelle. Malgré toute la retenue à laquelle son rang l’oblige, la jeune femme ne se prive pas de donner son avis. Elle est même parfois parfaitement odieuse, en particulier avec sa sœur Edith qu’elle ne parvient pas à aimer comme elle le devrait.
Mary semble d’ailleurs à avoir du mal à se lier aux femmes de son entourage à l’exception d’Anna (Joanne Froggatt), sa servante attitrée pour laquelle elle n’hésite à bousculer l’ordre établi des « classes sociales ». Lorsque cette dernière se marie avec Bates, elle leur fait préparer une chambre cosy pour leur nuit de noces et lorsque Anna sera attaquée, Mary sera bouleversée et fera tout en son pouvoir pour punir l’attaquant. Elle aime énormément son père (ses « Papaaa » sont cultes !) et voue un grand respect à Carson, le majordome qui l’a connue enfant. Il est très souvent un bon conseiller vers lequel elle se tourne. Il en est de même de Tom Branson (Allen Leech), le mari de feue Sybil. Elle n’a pas toujours soutenu la relation de sa sœur avec celui qu’elle continuera d’appeler le « chauffeur » mais le fait qu’ils finissent l’un comme l’autre veufs et en charge de la propriété dans la saison 4, va considérablement les rapprocher. Il la poussera à sortir de son deuil et à prendre les affaires en main, à s’affirmer en temps qu’héritière de Downton et non plus être seulement la fille de. De son côté, elle sera une oreille attentive pour lui qui ne se sent guère à sa place.
Il est finalement amusant de constater que cette noble avec ses grands airs parvient plus facilement à s’ouvrir au « petit personnel » qu’à sa propre famille.
Après un apitoiement bien normal suite à son veuvage, Mary Crawley ressuscite tel le Phénix dans la saison 4 et devient une incroyable femme d’affaire qui n’hésite pas à mettre littéralement les mains dans les bacs à cochons. Elle n’en perd pas pour autant son sex appeal. Rarement veuve aura eu aussi rapidement autant de prétendants. Elle sait les garder à distance, consciente d’avoir un devoir de mémoire envers Matthew. Les épreuves qu’elle a subi l’ont fait mûrir et elle a désormais pour tâche de garder les plus jeunes qu’elle dans le droit chemin. Dont acte avec sa cousine Rose dont elle surveille les faits et gestes. C’est elle qui se rendra auprès du musicien noir Jack Ross dont la jeune fille s’est entichée pour mettre les choses au clair en bonne intelligence.
Plus posée et adulte, les années vont bien à Lady Crawley qui ne perd rien de sa superbe et s’offre même un soupçon bienvenu de modernité en partant une semaine entière roucouler avec l’un des ses prétendants dans un hôtel de Liverpool avant de larguer le malheureux. Au grand dam de son « popa », Mary n’est pas encore motivée à l’idée de se remarier.
La valse des prétendants va donc continuer jusqu’à ce qu’elle rencontre Henry Talbot, un mécanicien, fan de courses de voiture. Elle est amoureuse mais se refuse à se l’avouer pour tout un tas de raisons compliquées (c’est Mary !) et notamment parce que la mort de Matthew dans un accident de voiture ne cesse de se rappeler à elle à travers la passion d’Henry.
Après toute une saison d’hésitation et d’un comportement proprement odieux notamment avec Edith, Mary finit par épouser Henry dans l’église du village et comprendre telle une épiphanie que son comportement envers sa soeur fut odieux depuis toujours.
Mary Crawley, la bitch qui faisait tourner la tête des hommes !
Comme bien des acteurs de cette série, Michelle Dockery doit beaucoup à Downton Abbey et à son créateur qui en retour le lui rendent bien en lui servant sur un plateau un personnage terriblement abouti. Voir quelqu’un d’autre jouer Mary serait une hérésie tant la comédienne a insufflé un ton et une fragilité à fleur de peau.
Voir le personnage de Edith Crawley, Violet Crawley et d’Anna Bates
Le coin des quotes
Thank you for intervening back there before I said something rude
I’m not much good at hanging back I’m afraid. I won’t get in your way I promise. But I will stay. You have volunteers don’t you? Well, that’s what I am. A volunteer
I should hate to be predictable
No names, no packdrill
I’m always on your side. But you’ve lost on this one
Dear Lord, I don’t pretend to have much credit with you. I’m not even sure that you’re there. But if you are, and if I’ve ever done anything good, I beg you to keep him safe
I’ll admit that if I ever wanted to attract a man I’d steer clear of those clothes and that hat !
I don’t believe a woman can be forced to give away all her money to a distant cousin of her husband’s. Not in the 20th century. It’s too ludicrous for words
You know me, Carson. I’m never down for long
But since this is the last time we three will all be together in this life, let’s love each other now, as sisters should
Women like me don’t have a life. We choose clothes and pay calls and work for charity and do the season. But really we are stuck in a waiting room until we marry
You know my character, Father. I’d never marry any man that I was told to. I’m stubborn. I wish I wasn’t, but I am