Interprétée par Yvonne Strahovsky
ATTENTION SPOILERS RECENTS (Il est fortement conseillé d’avoir vu le final de la série avant de lire)
Grandir avec des parents qui pensent légitime de vous laisser vous noyer pour que vous appreniez à nager dans les règles ou avec un père qui vous abandonne 3 jours seule dans une chambre d’hôtel sordide à l’âge de 8 ans pour finir une partie de poker, ferait naître la psychopathie de n’importe qui.
Hannah McKay est donc avant tout une victime de son passé de la même façon que Dexter Morgan (Michael C. Hall). C’est cette capacité à survivre quoi qu’il en coûte qui participe sûrement de l’histoire d’amour passionnée et passionnelle que les deux tueurs se vouent.
Hannah n’en est pourtant pas à son premier bad boy. A l’âge de 15 ans, elle s’enfuie en Argentine avec Wayne Randall et devient sa complice dans une série de meurtres avant de tuer elle-même une fois « pour que les cris s’arrêtent ». Lorsque la cavale prend fin avec leurs arrestations, elle témoigne contre Randall ce qui lui permet d’éviter la prison et d’aller en détention juvénile durant 6 ans. Hannah, qui avait pris la fuite à cause des abus de sa famille, se retrouve à nouveau en situation de victime lorsqu’un conseiller tente de la violer. Elle le dénonce mais justice n’est pas rendue, aussi décide-t-elle d’agir d’elle-même et commence à utiliser un modus operandi qui sera sa marque de fabrique, l’empoisonnement.
A bien y réfléchir, Hannah ne cessera jamais d’être la victime des hommes jusqu’à sa rencontre avec Dexter, l’homme de sa vie. Elle se mariera deux fois et devra chaque fois utiliser ses « talents » de tueuse pour se débarrasser des parasites. Le premier voulait qu’elle avorte, pour se venger, elle le tuera à petit feu en mettant de l’Aconite dans sa nourriture. Son second mari mourra en tentant de la violer, jaloux de sa reconnexion avec Dexter. Une bagarre éclatera et elle le poignardera en légitime défense.
Hannah n’est au final pas la mante religieuse que l’on croit. Elle ne tue pas ses maris ou amants par plaisir mais par nécessité même si elle reconnaît bien volontiers que certaines personnes sont destinées à vivre et d’autres à mourir. Elle n’hésitera donc pas à empoisonner Berverly, la femme qui lui a tout appris sur les plantes afin de récupérer son business et ne plus avoir à s’occuper d’elle.
Traquée par Dexter, elle va atterrir sur sa table et s’en relever d’une façon étonnante et encore jamais expérimentée par le « gentil serial-killer ». Il n’est pas exagéré de dire qu’Hannah a envoûté Dexter et qu’elle lui offre en retour tout le soutien dont une créature de son genre a besoin. Elle comprend sa nature, ce Dark Passager dont il ne peut se défaire, elle le soutient, l’accompagne, ne le juge pas. Elle l’aime, tout simplement. Il est un refuge dont elle a toujours eu désespérément besoin.
Il est de notoriété publique que la méthode meurtrière d’Hannah est le plus souvent utilisée par les femmes pour tuer dans la mesure où elle est discrète et souvent intraçable. Le choix des scénaristes de faire d’Hannah une empoisonneuse est très significatif de ce qu’elle doit représenter dans la série à savoir la quintessence féminine, un idéal aux yeux de Dexter, une compagne douce et forte qui sait se défendre sans faire d’éclaboussure. Et ce sont autant de traits de caractère que l’on retrouve en cette belle jeune femme qui, comme les animaux posés sur les plantes qu’elle affectionne, parvient à se fondre dans la masse si elle le désire.
Hannah McKay est un caméléon aussi crédible en fleuriste au look sauvage qu’en femme de magnat avec le yacht et les tenues qui vont avec. Un art de la dissimulation qui lui sera bien utile pour échapper à tous ceux qui la cherchent et pour continuer à vivre en paix même à l’autre bout du monde en compagnie d’un petit garçon qu’elle va devoir élever comme son fils et lui expliquer que son père et sa tante sont morts. De toutes les fins possibles et étant donné son introduction dans la série, qui aurait pu croire qu’Hannah McKay serait le personnage qui s’en sortirait le mieux et hériterait d’Harrison, le fils de Dexter.
Incarnée à la perfection par l’australienne Yvonne Strahovsky bien connue des fans de la série Chuck, Hannah est la femme qu’il fallait à Dexter Morgan. Outre l’incroyable alchimie qu’il y eut entre eux tout au long des deux dernières saisons de la série, ce personnage aura su s’imposer, se faire aimer et accepter du téléspectateur autant que de Dexter et de Debra qui fut pourtant une ennemie pugnace. Le plus drôle c’est que si celle-ci avait vécu, elle serait très possiblement devenue amie avec Hannah. La jeune femme n’aura pas eu (à l’image du téléspectateur) l’happy end qu’elle méritait. Il lui reste deux cadeaux : la liberté et un enfant.
La survivante survivra donc !
Le coin des quotes
- « Sometimes life subtracts. Sometimes it adds. Do you realize what happened? We were looking out for each other. That’s big for people like us. Maybe even historic. »
- « Why do I get the feeling you want to wrap him up in plastic? »
- « You know, sometimes life just needs to be taken. There’s no need to dress it up »
- « She’s a ray of sunshine, isn’t she ? »
- « Hello Dexter. Remember me ? »
- « Why don’t you just save us both the trouble and spit it out ! »
- « That’s my story and I’m sticking to it »
- « Here’s what’s gonna happen. The horse tranquilizer I just gave you is gonna kick in in about eight seconds. You’re gonna asleep for a couple of hours and wake up in Talahassee with a slight headeache, feeling humiliated and cranky »
Voir aussi le personnage de Debra Morgan
© Showtime