A l’heure où Hillary Rodham Clinton entre en course (une nouvelle fois) et pourrait donc devenir la première femme Présidente des Etats-Unis, Femmes de séries se penche sur ce qui est déjà une réalité pour les séries TV. Avec certes plus ou moins de réussite.
Une femme Présidente, comment ça marche ?
Mackenzie Allen (Geena Davis) dans Commander in Chief
Dans cette courte série de 2005, Mackenzie Allen, vice-présidente accède au pouvoir suprème suite au décès du Président. Avant de mourir, celui-ci lui demande de laisser sa place au tout puissant président de la Chambre des représentants mais elle refuse. Et se fait donc un dangereux ennemi dès son arrivée.
Parti : Sans étiquette
First Gentleman : Mackenzie est mariée et mère de trois enfants. Son époux Rob découvre la fonction de « First Lady » avec un certain amusement.
Résultat à la sortie des urnes : Commander in Chief sera un joli gâchi. Lancée par NBC pour surfer sur la vague The West Wing, la série n’en a pas du tout le niveau et parle moins de l’ascension d’une femme au pouvoir que du cas de la semaine (attaque terroriste, catastrophe écologique)
Tell me, when exactly did my Presidency turn into a time share?
Allison Taylor (Cherry Jones) dans 24
Précurseur en la matière, 24 mit avant tout le monde un Président noir à la Maison Blanche. ce n’était donc qu’une question de temps avant qu’une femme y arrive sans créer plus que ça d’étonnement. Introduite dans la série via le téléfilm qui fait le lien entre les saisons 6 et 7, Allison Taylor convainc dès le départ ce qui explique sa longévité (2 saisons). Une héroïne forte entre gris clair et gris foncé.
Parti : Possiblement républicaine (non confirmée)
First Gentleman : Ce n’est pas le pouvoir de sa femme qui inquiète Henry Taylor mais le prix qu’ils auront à payer pour cela. Il est le premier à émettre des doutes sur la mort accidentelle de leur fils qui se révélera un assassinat. Ils finiront par divorcer.
Résultat à la sortie des urnes : Une réussite tant le personnage, parfaitement campé par Cherry Jones, a permis à 24 de mettre enfin sur le devant de la scène ses héroïnes. Pourtant Allison n’est pas un ange. Elle est juste certes mais aussi prête à mentir et à manipuler pour défendre les intérêts de son pays.
When the founders of our country boldly declared America’s independence to the world, they knew that they derived their power to govern from three basic human rights: life, liberty, and the pursuit of happiness. Today, we rededicate ourselves to the preservation of those inalienable rights. But even as we carry forth the torch lit by those great men, we need to remember its light doesn’t always shine as brightly as it should. It flickers and grows dim because of apathy, greed, and fear. De Tocqueville said, in every democracy, the people get the government they deserve. Today, I am asking each of you to help me give you the government you deserve. We all share the responsibility history has placed in our hands. The future—our future—depends on it.
Laura Roslin (Mary McDonnell) dans Battlestar Galactica
L’accession à la fonction présidentielle pour une femme fait souvent suite à la mort brutale du président en service. En la matière, Battlestar Galactica sortira le grand jeu en tuant non seulement le grand homme mais la presque intégralité des 13 colonies. Jusqu’alors ministre de l’éducation (instit de métier), Laura est, après l’attaque massive provoquée par des robots à visage humain super remontés contre leurs créateurs, le seul membre du gouvernement encore en vie.
La voilà donc à la tête d’une flotte d’humains apeurés dont elle va prendre la tête non sans inquiétude et doute. Un long chemin attend le personnage.
Parti : Inconnu
First Gentleman : Il n’y en a pas d’officiel. Forcément quand une flopée de cylons est à vos trousses, on ne pense pas forcément à la bagatelle. Pourtant l’homme de la vie de Roslin sera bien évidemment William Adama. About time !
Résultat à la sortie des urnes : Excellent bien sûr à l’image de la série. Pourtant, Laura ne va pas aller en s’arrangeant. Ce n’est pas à proprement parler le personnage le plus agréable de la série et ni son trip mystique, ni sa maladie ne la rendront plus sympathique. Mais intéressant, ça oui !
Women and men of the fleet. This is your president. We have come to a crossroads in our long and painful journey. Of all the decisions that I have had to make since assuming the presidency, none was more frightening or more difficult than agreeing to this alliance with the Cylons.
Constance Payton (Alfre Woodard) dans State of Affairs
Cette saison, NBC a misé le tout pour le tout avec un personnage de Présidente afro-américaine ! Autant voir grand ! Une présidente oui, mais aussi une mère en deuil qui s’est faite élire en partie grâce à la mort de son fils, Aaron alors qu’il l’accompagnait dans une zone de guerre. Devenue symbole d’une Amérique qui se relève toujours, Constance s’en veut pourtant terriblement et met tout en œuvre pour découvrir la vérité.
Parti : Inconnu
First Gentleman : Son mariage avec Marshall va connaître des hauts et des bas. La mort de leur fils est évidemment un élément essentiel de la discorde tout comme la proximité de l’époux avec la rivale de Payton.
Résultat à la sortie des urnes : Ouch ! C’est à dire que c’est un peu gênant quand l’actrice choisie n’est pas du tout convaincante dans son rôle de leader du monde libre ! En tout cas au début. Alfre Woodard mettra du temps à trouver ses marques mais offrira au final un personnage intéressant et contrasté dans une série de femmes.
(Merci à Nicolas pour ses précieuses informations sur une série qu’il a sûrement été le seul à regarder !)
The truth, Charleston, is what we determine it to be. And it lies not in the facts, but in the telling.
Grace Bellanger (Anne Consigny) dans L’Etat de Grace
Seule série française à mettre une femme à l’Elysée (Les Hommes de l’ombre passera à côté de l’occasion !), L’Etat de Grace se concentre sur la double difficulté pour une femme d’exercer ce poste : professionnellement et dans la sphère privée. Coïncidence, dans la série, l’homologue américaine de Grace n’est autre.. qu’Hillary Clinton !
Parti : Socialiste
First Gentleman : Il n’y a qu’en France que l’on voit une femme présidente ET non mariée mais vivant en concubinage. L’heureux élu, Xavier a beaucoup de mal à accepter d’être d’un coup sous le feu des projecteurs.
Résultat à la sortie des urnes : Une saison de 6 épisodes et puis s’en va. Il faut croire que les français sont aussi peu prêt à aimer une Présidente de fiction qu’à en élire une. Il faut dire que la série ne brillait particulièrement par son écriture.
Kathleen Spencer (Michelle Nolden) dans Nikita
Si vous avez cligné des yeux durant Nikita, il est bien possible que vous ayez loupé la présence d’une femme Présidente tant le personnage fut présent en background durant 11 épisodes. D’abord vice-présidente, Kathleen Spencer prend la succession suite aux événements de la Division. Mais elle sera elle aussi un jouet malmené, mis en cage (au sens littéral du terme) et remplacé par un double qui se suicidera en direct pour incriminer Nikita. Mais bonne nouvelle, tout est bien qui finit bien pour notre véritable Présidente !
Parti : Inconnu
First Gentleman : Inconnu
Résultat à la sortie des urnes : Physiquement parfaite pour le rôle, Michelle Nolden n’a guère eu l’occasion de faire montre de son talent étant donné les courtes interactions qui furent les siennes !