Aviez-vous compris que WandaVision ne serait l’affaire que d’une saison (en tout cas à l’heure où se termine cette première saison ) ? Pas nous.
(ATTENTION SPOILERS)
Et cela rend la vision cette première saison et de ce final encore plus poignante. La série que l’on pourrait presque qualifier de mini-série à ce stade offre surtout au personnage jusqu’ici relativement secondaire des films Marvel de Wanda Maximoff une exposition exceptionnelle et un rang qu’elle mérite amplement à l’image de l’interprétation toute en finesse et en force de Elizabeth Olsen.
Avec ses 10 épisodes à lecture multiple et son hommage à une décennie ou presque de sitcom, WandaVision parle en fait des étapes du deuil. Ou comment une femme, une sorcière aussi surpuissante soit-elle (qui ignore encore beaucoup de son pouvoir) n’a pas pu empêcher la mort de l’homme qu’elle aime et décide de « prendre en otage psychique » toute une ville pour se recréer un monde parfait, une vie de famille avec un mari et des enfants… malgré elle.
Déni et colère
Suite aux événements de Avengers : Infinity War et à la disparition de la moitié de l’humanité y compris de Wanda, quand celle-ci réapparaît 5 ans plus tard (dans Avengers : Endgame), elle redécouvre que Vision est mort. Elle est alors dans le déni et la colère. Elle se rappelle avoir du tuer elle-même Vision à la demande de celui-ci, pour sauver l’humanité, puis avoir vu Thanos rembobiner sa mort pour lui retirer la pierre d’infinité du front et le laisser cette fois pour mort pour de bon.
A peine réveillée, elle se rend au SWORD pour demander à voir le corps de Vision qui a été démembré. Sa colère est telle qu’elle emporte le corps avec elle et s’installe dans la petite ville calme de Westview qui sera le siège de son petit théâtre du bonheur. Elle ressuscite alors Vision qui n’a alors aucun souvenir du passé ni aucune idée qu’il vit dans une simulation.
Marchandage
Les différentes phases de sitcom que Wanda créent pour donner vie à son couple et à sa vie de famille sont autant de phases illusoires qui lui permettent de vivre son rêve tout en se rendant peu à peu compte du mensonge que représente cette simulation. C’est l’étape de marchandage de son deuil. Elle marchande avec elle-même, s’offre deux fils mais fait aussi revenir ce frère parti trop tôt dont la mort l’a aussi traumatisée. Ce n’est pas la même personne, ce n’est pas le même « acteur » (puisque nous sommes dans une double fiction) et le faux Pietro se révèle bien vite un usurpateur.
A ce stade, Wanda commence à voir les choses lui échapper et voit Vision se questionner en plus de faire face aux dangers venant de l’extérieur.
Dépression et acceptation
Tous ces éléments combinés vont finir par la pousser à ne plus nier la vérité de ses actes. Aussi difficile que cela soit, elle va se rappeler tout ce qu’elle a créé. Face aux fondations de la future maison de Westview qu’elle partage avec sa famille, face à un paysage désolé, sa dépression et son chagrin vont s’exprimer. Elle va se rappeler avoir donné naissance à ce monde illusoire par la force de sa magie. Ca fait affreusement mal mais c’est aussi le début de l’acceptation et de la fin des 5 étapes de son deuil.
Paradoxalement, en vivant toutes ces étapes, Wanda va enfin embrasser sa destiné, celui de la Sorcière Rouge, rôle et appellation qui lui était pour l’instant refusé (pour des questions de droits des studios).
En devenant Scarlett Witch, elle accepte de laisser derrière elle sa vie de mère. Terrible moment que celui où elle se retourne vers ses fils et leur dit « Merci de m’avoir choisi comme maman » alors qu’elle sait pertinemment que sa simulation va les effacer.
Et bien sûr elle laisse une fois de plus partir Vision.
Wanda Maximoff est morte ! Vive Scarlett Witch !