Cette semaine, l’épisode de The Flash se voulait être un grand coup dans la fourmilière, en gros ce qui pêche dans la série : la mise en exergue des personnages féminins et leur difficulté à s’exprimer en tant que personnages à part entière.
Dans ce 5ème épisode de la saison 4 intitulé bien à propos Girls Night Out, il y a deux équipes bien distinctes qui vont chacune avoir une soirée bien chargée. Ces messieurs fêtent l’enterrement de vie de garçon de Barry dans un club de strip-tease alors que Iris, Cécile, Caitlyn et Felicity doivent se débrouiller seules (comprendre sans Flash) quand Killer Frost fait son retour avec son lot d’ennui !
On pourrait passer cet article à vous détailler toutes les raisons qui font (à notre sens) que cet épisode passe royalement à côté de ce qu’il entreprend (se dire « qu’on va y arriver parce qu’on est des femmes fortes » ne devrait pas avoir à être dit justement) mais il nous paraît plus intéressant de nous arrêter sur l’un de ses thèmes collatéraux : la difficulté des femmes de la série à se lier d’une véritable amitié.
En vérité c’est un problème assez commun aux 4 séries qui constituent ce que l’on appelle le DCverse diffusées sur la chaîne CW : Arrow, The Flash, Dc’s Legends of Tomorrow et Supergirl.
Celle qui s’en sort le mieux en la matière c’est évidemment Supergirl pour la simple et bonne raison que le personnage principal est une femme, une super-héroïne, une sœur, une fille, une amie, une salariée. Il y a déjà plus de chance de voir graviter autour d’elle d’autres femmes.
Il faut dire aussi que bien qu’ayant le même créateur (Greg Berlanti) Supergirl n’a pas été dès le départ une série CW puisqu’elle fut d’abord diffusée par CBS. Face à ABC et son armadas de femmes fortes, CBS avait bien besoin de son quota !
Ce n’est pas forcément finement amené mais la série a déjà un terrain assez balisé avec les liens étroits entre les sœurs Danvers.
Dans la saison 1, la relation entre Kara et Cat tenaient autant du lien maternel qu’amical, le tout mâtiné d’admiration (Kara pour Cat, Cat pour Supergirl)
Depuis l’année dernière, il y a du nouveau avec les arrivées de Maggie, la petite-amie d’Alex et Lena Luthor, la « soeur de », un peu vite estampillée « meilleure amie de Kara ».
Autre nouveauté cette saison, l’apparition de Samantha, amie de longue date de Lena qui intègre le « gang des soeurs/amies/membres de la famille » qui aime à se détendre autour de très nombreux verres de vin !
Cette structuration des relations entre femmes est impossible dans les deux séries aînées que sont Arrow et The Flash parce qu’elles sont portées par des hommes et que l’amitié s’exprime ici dans la bromance.
Là où Supergirl n’a besoin de personne (en harley-davidson, pardon !), Oliver et Barry ont leurs sidekicks et accessoirement meilleurs amis. Avant de devenir son bras droit et même son double pour un temps, John fut le garde du corps d’Oliver alors que Cisco a considérablement facilité la naissance de Flash en réalisant toute sorte de gadgets pour Barry.
Il s’agit là de deux bromances très différentes (burnées dans Arrow, geek dans The Flash) mais d’une égale intensité à tel point qu’il n’y a plus tellement de place pour les autres personnages.
D’ailleurs Arrow a ses dernières saisons fait le vide question personnages féminins. Exit Laurel, Sara, Moira, Théa. Puisqu’il fallait bien remplacer Black Canary, le personnage intéressant mais peu creusé de Dinah vient rejoindre la seule femme, l’indéboulonnable Felicity. Autant vous dire que l’on pleure à chaudes larmes le début de relation amicale un poil ambiguë entre Laurel et Nyssa !
Comme le fait remarquer Caitlyn à Iris dans Girls Night Out, elles ne sont pas amies mais collègues de travail et c’est aussi le cas de Dinah et Felicity.
Même si The Flash tente quand même de changer la donne en offrant enfin à Iris un statut digne de ce nom, il faut noter qu’il y a tellement peu de femmes dans la série que pour l’enterrement de vie de jeune fille de celle-ci, ils en sont à aller chercher Felicity qui est aussi… une collègue.
A la décharge des deux séries, vivre dans l’ombre de superhéros implique d’évoluer dans un cercle très restreint. On ne peut se confier à personne d’autre en dehors de ce cercle. Difficile dans ce cas de créer des amitiés.
Legends of Tomorrow, la dernière arrivée fait aussi face aux mêmes problèmes et tente aussi d’y remédier mais cette fois, le cas de figure est différent.
L’équipe des Légendes forme au final une sorte de famille complètement dysfonctionnelle. La notion de vase clos est encore plus importante les concernant puisqu’ils vivent tous sur le même vaisseau.
On pourrait croire que cela faciliterait les liens et c’est le cas de certains personnages masculins (la bromance Nate/Ray, le lien Martin/Jefferson).
Longtemps, Sara, déjà pas très prompte à se lier d’amitié, n’a été que la seule femme de la série avant l’arrivée d’Amaya et très récemment de Zari.
Si Miss Lance aime les membres de sa nouvelle famille dont elle a la charge en tant que Capitaine du Waverider, elle ne semble pas pour autant vouloir échanger des bracelets d’amitié avec Amaya qui est surtout pour elle une parfaite compagne de jeu quand il s’agit de rosser du vilain ! Elles ont beau célébrer le girl power, elles n’en sont pas pour autant BFF !
Ces jours-ci, les scénaristes n’y vont pas avec le dos de la cuillère dans le rapprochement récent entre Amaya et Zari, lequel a lieu par la force de leurs totems. Là encore, rien de très naturel.
La situation des héroïnes du DCverse est d’autant plus ironique que lors des conventions et autres comic con, les castings des diverses séries semblent s’entendre comme larrons en foire et qu’elles soutiennent toutes le compte Instagram @Shethority qui donne une image positive des femmes.
La réalité, plus forte que la fiction pour une fois !
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