Si vous ne connaissez pas encore Mom, il est plus que temps de vous y mettre.
Cette semaine, la sitcom de CBS co-créée en 2013 par Chuck Lorre (The Big Bang Theory) fête tranquillement son 100ème épisode sans que l’on se rende vraiment compte que 5 (très bonnes) saisons ont défilé devant nos yeux.
Et si vous n’êtes pas convaincu(e)s, voici 10 bonnes raisons de regarder Mom.
1 –Allison Janney
Dans le rôle de CJ, la porte Parole du Président des Etats-Unis dans le chef d’œuvre d’Aaron Sorkin, The West Wing, Allison Janney était déjà exceptionnelle de finesse. Ici dans le rôle de Bonnie Plunkett, ex alcoolique et droguée repentie qui tente de maintenir sa sobriété et de raviver à sa façon une relation compliquée avec sa propre fille (ex-alcoolique et droguée !), elle explose de milles feux. D’ailleurs, les Emmys ne s’y trompent jamais !
Comme quoi, cette nana peut TOUT jouer ! Et on ne vous parle même pas de ses rôles au cinéma !
2 – Anna Faris
A la différence d’Allison Janney, Anna Faris a eu une carrière en dent de scie. Pour bon nombre d’entre nous, elle restera avant tout la blonde des Scary Movies et l’héroïne d’une ribambelle de films romantico-comiques qui font les beaux jours de la VOD. Et puis est arrivé le rôle d’Erica, la mère biologique nunuche des jumeaux de Chandler et Monica dans l’ultime saison de Friends.
Même si c’était en 2004, soit 9 ans avant qu’elle ne devienne la Christy de Mom, peut-être bien que cette performance lui a ouvert les portes des sitcoms ! Elle est le contrepoids parfait à Allison Janney.
3- Des portraits de femmes sans concession
Au-delà des deux personnages principaux, c’est toute la série qui fait la part belle à des femmes qui ont toutes la quarantaine et plus, qui ont passé la moitié de leur vie d’adulte à boire ou à se droguer, à coucher avec les mauvais hommes, qui ont fini en prison…
Bref, Bonnie, Christy et leurs copines des AA Marjorie, Wendy et Jill ont gâché une bonne partie de leur vie et celles de leur entourage. Après avoir fait amende honorable, il s’agit désormais de se reconstruire loin de l’addiction et des inhibitions qu’elle offre.
Elles ne sont pas des anges mais elles font tout non seulement pour rattraper le temps perdu (Marjorie se marie, Jill recueille une jeune fille, Bonnie trouve un travail, Christy fait des études…) mais aussi pour aider celles et ceux qui sont encore accros.
Il n’est évidemment pas question de faire table rase du passé. D’ailleurs, le générique de la saison 5 qui montre chacune des 5 femmes dans leurs vies d’avant est là pour le prouver.
4- Une redéfinition de la relation mère-fille
Si certains blogs tentent de prouver que la relation pleine d’affection non-explicite et pleine de piques très explicites entre Bonnie et Christy est une version 2.0 de Gilmore Girls, Mom offre surtout une toute nouvelle vision de la relation mère-fille à la télévision.
Comme tout dans Mom, cette relation est sans filtre. Ca a beau être de l’humour, Bonnie et Christy se disent tout ce qu’elles ont à se dire principalement parce que cela fait partie des étapes des AA. Pour le meilleur et pour le pire, elles sont toujours là l’une pour l’autre.
A noter aussi que symboliquement, Marjorie, la plus âgée et la plus « sage » se positionne comme la mère du groupe. Elle est d’ailleurs le sponsor de Christy. De là à penser qu’une certaine jalousie est à l’origine des nombreuses piques que Bonnie lui lance, il n’y a qu’un pas !
5 – Une évolution qui va crescendo
A la différence des scénaristes de l’autre création phare de Chuck Lorre, The Big Bang Theory, ceux de Mom ne semblent jamais se reposer sur leurs lauriers.
La relation entre Bonnie et Christy étant désormais stable et l’arc narratif avec les enfants de Christy ne fonctionnant plus vraiment, ils ont carrément décidé de dégager les gamins et l’ex mari pour se concentrer sur le groupe d’amies des AA et faire évoluer chacune de ces personnalités : Jill est la riche pourrie gâtée au grand cœur, Marjorie est la sage entourée de chats et récemment d’un époux, Wendy est l’infirmière esseulée qui le déplore autant qu’elle s’en amuse.
Quand ça ne marche pas, on passe à autre chose (comme le chef zarbi interprété par French Stewart qui n’a pas fait long feu) et c’est pour le mieux !
6 – Des guests qui ont la classe
Dans les sitcoms, il y a les guests qui servent vraiment le propos et il y a celles qui ne sont là que pour l’hommage. Mom joue rarement cette seconde carte à l’exception notable de la présence de Chris Pratt, à l’époque encore marié à Anna Faris qui n’a fait que passer.
En revanche on se rappellera longtemps des présences d’Octovia Spencer et d’Emily Osment en addict mal barrées qui nous feront autant rire que pleurer. Même chose avec l’excellent Kevin Pollak qui incarne le père de Christy et ancien amour de Bonnie.
Clin d’oeil à The West Wing, Richard Schiff et Bradley Whitford viendront faire un tour comme Judy Greer, Rosie O’Donnell, Wendie Malick, Nick Zano, Justin Long, David Krumholtz, Missi Pyle, Colin Hanks et cerise sur le gâteau Ellen Burstyn en mère de … Bonnie !
7 – Un ton incomparable
Jamais sitcom n’a aussi bien maitrisé le rire et les larmes en un laps de temps aussi court. C’est l’une des très grandes forces de la série qui ne cède jamais à aucune facilité, ni le pathos quand un personnage est triste ou pire, meurt, ni le vulgaire quand il s’agit de faire rire.
Certains épisodes vous laisseront complètement sur le carreau après vous avoir faire rire aux larmes !
8 – Le sens du dialogue qui claque
C’est encore différent du ton général insufflé dans la série évoqué plus haut : Mom possède un sens du dialogue assez étonnant, principalement basé sur l’affrontement de points de vue et de très nombreuses piques. Aucun personnage n’est épargné.
Bonnie n’a pas son pareil pour vanner tout le monde mais elle a ses cibles de prédilection que sont Marjorie, Wendy et Christy.
Comme toute série de son époque, Mom convoque aussi des références de la culture pop mais reste à son niveau. Il ne faut pas oublier que la série fait le portrait de femmes qui appartiennent grosso modo à la classe moyenne (à l’exception de Jill qui est très riche).
D’ailleurs leur nouvelle sobriété les a très probablement fait basculer dans la classe moyenne car avant cela, elles étaient ou pauvres ou considérées comme en marge de la société à cause des corolaires de leurs addictions (prison, jobs limites, illégalité….)
De fait, les dialogues de Mom sont très inspirés de cette middle class qui vit semble-t-il plutôt bien (après tout elles passent beaucoup de temps dans leur dinner attitré) sans pour autant pouvoir s’offrir autre chose que l’essentiel.
9 – Un duo de tête formidable
Il n’a pas fallu beaucoup de temps à Anna Faris et Allison Janney pour trouver leur rythme de croisière. Et heureusement ! La série reposant avant tout la crédibilité des retrouvailles bancales entre une mère et sa fille qui ont un passé très compliqué.
Entre la brune géante (la série joue souvent sur la taille d’Allison Janney) et la mini blonde, l’équilibre des forces aurait pu être difficile tant Janney s’impose comme la valeur sûre inébranlable du show à travers son jeu et la très belle écriture dont bénéficie son rôle.
Et pourtant, Anna Faris et sa Christy s’accordent parfaitement. La comédienne joue une partition plus sobre et plus posée qui complète celle de sa partenaire.
10 – Des hommes bienveillants
Mom n’est pas en soi une série féministe mais ses héroïnes le sont assurément. Chacune d’entre elles gardent de mauvais souvenirs de ses précédentes relations avec les hommes (Jill est divorcée, Wendy n’a jamais eu de vraie relation, Bonnie a été plaquée par le père de sa fille et Christy n’a été qu’avec des loser). Sauf que le temps des mauvais choix est fini dans ce domaine-là également.
La preuve avec la présence récurrente depuis deux saisons d’Adam, le fiancé de Bonnie (excellent William Fichtner), un homme gentil qui sait ce qui l’attend avec les filles Plunkett. Il est mené à la baguette et il en redemande.
Avant lui, le retour du père de Christy avait aussi montré un personnage masculin qui tentait de racheter son passé.
Désormais habituée des passades avec des garçons mignons et gentils, parfois trop jeunes pour elle, Christy a complètement changé de style d’hommes. Adieu les losers !