Running Point (alias Le Meneuse en VF) sur Netflix et Paradise sur Disney + sont deux séries aux antipodes l’une de l’autre. On peut dire la même chose de leurs héroïnes campée par Kate Hudson version comédie ++ et Julianne Nicholson en méchante ambigüe. C’est donc bien deux salles, deux ambiances mais on avait envie de les réunir dans un même article parce qu’elles font l’actu du mois de Mars mais aussi parce qu’elles sont chacune à leur façon à la tête d’un empire. Et puis surtout, elles sont très intéressantes.
ATTENTION SPOILERS !
Isla, la fille sous-estimée

Benjamine d’une riche famille qui détient l’équipe de basket de Los Angeles, Isla Gordon a connu le traitement basique de la part de son père. Il n’a jamais compris qu’elle pouvait être un atout pour l’entreprise, lui a préféré ses trois frères. SI bien que la jeune femme s’est perdu dans un vie de fêtarde épousant Brian Austin Green et posant en Une de Playboy. Bref, un gros cliché !
Ça le devient encore plus quand le frère aîné obligé d’aller en désintox la place à la tête de l’équipe. Ca ne fait pas plaisir aux deux autres frères mais ce sont finalement de bons gars qui acceptent leur soeur non sans lui faire un joli court de mansplaining. Alors qu’Isla a une véritable expertise dans le basket et dans le monde des affaires.
Elle est une femme, elle est blonde, elle est belle, elle a une plastique parfaite, elle sait qu’elle ne sera prise au sérieux par personne, les joueurs comme les partenaires. Elle va pourtant imposer sa patte, la fameuse main de fer dans un gant de velours matinée d’une attitude maladroite qui la fait se prendre une porte en verre trop propre (running gag de la série) ou roter en visio devant un monsieur important.
Non seulement, elle fédère l’équipe, le coach, sa famille avec l’ajout d’un nouveau venu et même ce journaliste retord qui ne croyait pas en sa nomination, mais elle prend aussi le temps de remettre son couple en cause.
Digne héritière du talent comique de sa mère Goldie Hawn, Kate Hudson irradie dans ce rôle qui semble taillé pour elle.
Sinatra, prête à tout

De son vrai nom, Samantha Redmond, surnommée Sinatra, est d’abord cette femme de l’ombre qui rode autour du Président des USA et qui est toujours là aux moments importants. Les autres personnages de Paradise, pas plus que nous ne savent qui est vraiment cette cinquantenaire au regard dur.
La série va très vite nous la présenter comme une self made woman ultra riche qui va créer Paradise pour se consoler du pire des drames qui peut arriver à une mère. Avant ça, Samantha est heureuse, souriante. On la voit rencontrer son époux, ils construisent une famille. Elle n’en est pas moins riche mais pas encore puissante au point de vouloir creuser une ville souterraine pour y abriter quelques humains triés sur le volet suite à une catastrophe naturelle éminente. Une ville remplie de petits chevaux animatroniques en hommage à son fils qui adorait ça.
Son deuil est si intense qu’elle se refuse à perdre le reste de sa famille, sa fille et son mari et va construire Paradise pour eux. Il n’y aurait eu qu’elle, elle serait restée à la surface pour mourir avec les autre. Mais le pouvoir corrompt et la toute puissance de Sinatra va la dépasser. Elle continue de se convaincre qu’elle fait tout ça pour le bien de sa famille mais c’est faux. Elle tue pour se protéger et continuer à avoir la mainmise sur sa création et ce petit théâtre humain qu’est Paradise. Avec Xavier Collins, elle va tomber sur un os.
Julianne Nicholson sublime ce personnage difficile, froid et peu amène en nuançant son jeu comme si rien ne pouvait ébranler Samantha même quand ses plans sont contrecarrés. Simplement parce qu’elle a déjà vécu le pire.