6 saisons et puis… s’envole !
Enfin, pas vraiment puisque c’est Kara qui raccroche la cape et non Supergirl ! Et non, nous ne dévoilerons rien de plus du final en deux parties réussi de la série qui prend le temps de récompenser les fans (et les autres) pour leur fidélité.
Car ces dernières années, il en aura fallu de la résilience pour continuer à regarder une série qui sombrait gentiment avec ses effets spéciaux super moches, ses personnages peu ou mal développés et des scénarii inintéressants.
La plupart d’entre nous a commencé à renoncer vers la fin de la saison 3, début de la saison 4. La saison 1 n’était pas transcendante mais elle introduisait la journaliste, la fille, la soeur, la jeune femme derrière la super-héroïne avec une Melissa Benoist ultra rafraichissante.
La saison 2 était un miracle d’écriture brillante notamment autour du personnage d’Alex, formidablement jouée par Chyler Leigh (Grey’s Anatomy), une qualité qui commence à se déliter en saison 3.
Et là, c’est la débandade. Seuls les crossovers du Arrowverse mettent un peu d’ambiance dans des saisons aux épisodes mornes ou risibles !
Girl Power
C’est d’autant plus dommage que la troisième série du Arrowverse avait dès le début un fort ancrage féminin qu’il s’agisse des liens indéfectibles entre les soeurs Danvers, l’amitié contrariée entre Kara et Lena et la relation de mentor entre Kara et Cat Grant sans oublier un femme présidente interprétée par Linda Carter (Wonder Woman) !
D’ailleurs, la série ne se relèvera pas après le départ de Calista Flockhart. Son interprétation décalée de Cat Grant illuminait le show et donnait le ton.
Il y aura bien des tentatives de la jouer girl power avec l’introduction des personnages de Reign et de Andrea Rojas mais les personnages font un flop total. Seul l’ajout de Nia Nall, premier personnage officiellement transgenre fonctionnera à tel point qu’elle deviendra la super héroïne Dreamer, membre des super héros.
La série aussi assez lourdement en choisissant aussi de faire quitter ses fonctions à Alex et de troquer l’uniforme de DEO pour celui de Sentinel.
Sororité
S’il y a un personnage qui n’avait pas besoin d’intégrer la sphère super héroïque pour être bad ass c’est bien Alex, la grande soeur de Kara, son roc, sa pierre de touche, celle qui a toujours pris soin de Kara et s’est même imposée d’être parfaite dans tous les domaines au point d’en oublier qui elle est vraiment.
La très belle relation d’amour et de soutien des deux soeurs est l’un des points forts de la série (sans doute beaucoup aidé par l’amitié entre les deux actrices). Leurs soirées canapés et junk food sont devenus des gif voire des mèmes avec le temps et prouve que même une série avec des super héros peut nous parler par ses gestes du quotidien.
D’ailleurs Kara a toujours été plus humaine que kryptonienne bien que constamment rappelée à son héritage très lourd avec notamment le poids des actions de sa mère biologique.
On le voit, les femmes sont partout dans Supergirl et ce n’est pas Lena Luthor qui dira le contraire.
Je t’aime moi non plus
Apparue à partir de la saison 2, la soeur de Lex Luthor devient contre toute attente la meilleure amie de Kara Danvers dont elle ignore encore qu’elle est Supergirl. Ce secret va d’ailleurs peser sur leur amitié, qui n’est bien que cela malgré l’ardent désir des fans d’en faire un couple.
Là où Kara hérite d’une destinée, Lena vient d’une famille de sociopathes entre son frère et sa mère retors et dangereux l’un comme l’autre. La jeune femme va avoir le plus grand mal à prouver aux autres qu’elle n’est pas du même acabit que les Luthor même si la tentation du pouvoir est forte. Entre mensonge et manipulation, l’amitié de Kara et Lena va être mise à mal avant que cette dernière n’embrasse elle aussi sa destinée.
A bien y regarder, et le final va dans ce sens, Supergirl, malgré ses très nombreux défauts, est un hymne à l’accomplissement de soi.
A travers Alex qui découvre sa sexualité, à travers Lena qui épouse la sorcellerie de sa mère biologique, à travers Nia qui vit dans le corps qu’elle a choisi et à travers Kara qui finit par s’affranchir d’une double identité avec Cat Grant en Jiminey Cricket.
Loin d’être une série parfaite, Supergirl continuera sans doute d’inspirer des petites filles partout dans le monde et ce n’est pas rien !