Ce sont les doigts tremblants que l’on prend le clavier pour « s’attaquer » à ce personnage emblématique non seulement de la série Fringe mais aussi un cas d’école des femmes de séries qui portent un flingue depuis déjà quelques années.
Une femme flic, agent du FBI ou de la CIA qui a choisi ce métier par passion mais aussi parce que son passé traumatique la pousse vers toujours plus de drame : il en est ainsi de Kate dans Castle, de Carrie dans Homeland, de Olivia dans Unité Spéciale Angela Abar dans Watchmen … et donc d’Olivia dans Fringe.
Once upon a girl
La jeune agent Olivia Dunham ne le sait pas encore mais la « mort » de son co-équipier et amant qui ouvre la série va être le déclencheur d’un effet domino qui donnera un sens à sa vie. Quand elle va jusqu’en Irak pour ramener Peter Bishop, le seul capable de sortir son père, le savant fou Walter Bishop, de son hôpital psychiatrique, elle change le cours de sa propre histoire. Faisant fi notamment de son supérieur Broyles et même de Peter qui font preuve d’une misogynie de dingue à son encontre.
Certes Olivia est désespérée d’avoir perdu l’homme qu’elle aime et de découvrir qu’il était un traître mais elle est depuis toujours une solitaire hantée par son passé : la mort de sa mère très tôt, la violence d’un beau-père, le cirque des familles d’accueil pour elle et sa sœur Rachel. A cause de ce passé, elle ne connaît plus la peur.
De fait, protéger et servir a très vite été son crédo. Son travail au FBI lui a offert la possibilité de se défendre et d’être en complète maitrise de tout ce qui pouvait lui faire du mal et faire du mal aux autres. Son métier est plus qu’une vocation à ce stade de sa vie. Elle y passe ses soirées, ses week-end. Elle rentre dans la tête des victimes pour mieux trouver leurs bourreaux quitte à se prendre l’effroi et l’horreur en pleine tête.
Les seules fois où Olivia semble sortir de sa carapace c’est en présence de sa nièce adorée, Ella. De façon générale, celle qui ne se rêve pas forcément mère fait preuve d’une empathie encore plus développée à l’égard des enfants. Sa jolie relation avec Ella et plus tard dans la série son intérêt pour l’enfant Observateur, Michael en sont les preuves visibles. Le caractère calme et posé d’Olivia, son regard souriant et bienveillant gagnent leur adhésion. Ils se sentent en sécurité et compris avec elle.
Nous n’aurons que peu de chance de la voir interagir avec sa fille Etta enfant puisque celle-ci disparaît à l’âge de 3 ans lors de l’invasion des Observateur. Mais quand elle la retrouve 25 ans plus tard, le choc passé, un lien plein de chaleur et d’amour se tissent entre elle. certes, il est moins visible qu’entre Peter et sa fille, mais Olivia Dunham n’aime pas spécialement les effusions sentimentales. Pour elle, sa main qui serre la cheville d’Etta en lui souriant, c’est une marque d’amour.
Once upon a superhero
Sa rencontre avec les Bishop père et fils va donc bouleverser sa vie tout comme cette division Fringe dont elle est l’incarnation, faisant la fierté de Broyles et de Nina Sharpe. D’abord parce que son professionnalisme, son instinct à nul autre pareil et son esprit analytique vont se heurter aux champs de l’impossible qui devient possible. Mais aussi parce qu’à travers ses affaires étranges, elle découvre qu’elle a un rôle à jouer depuis toujours. Elle n’en a d’abord aucun souvenir mais dans son enfance en Floride, elle a fait partie des enfants cobayes de Walter et de William Bell. A elle et à d’autres, ils ont injecté le Cortexiphan, une drogue leur permettant de développer des « pouvoirs ».
De cette révélation choc, Olivia va en faire un atout quand elle va découvrir qu’il existe un univers parallèle et que son super pouvoir est en autres de voyager d’un univers à l’autre. Mais ses talents attirent les convoitises et elle est une fois de plus en danger, menacée, enfermée dans un univers qui n’est pas le sien, une nouvelle fois trahie par l’homme qu’elle aime (sans que lui-même le sache).
Alors que les choses commençaient à prendre forme avec Peter, non sans difficulté, voilà que FauxLivia prend sa place au nez et à la barbe de l’équipe Fringe. Et quand elle se libère et revient dans son monde, c’est pour découvrir que Peter a entamé une liaison avec l’autre Olivia et qu’il n’a même pas su faire la différence entre la vraie et la fausse. Comment dès lors lui faire confiance ? Sans parler du fait que l’usurpatrice a vécu chez elle, a mis ses vêtements. C’est un traumatisme de plus pour elle.
Once upon a woman in love
Il est évident que le bonheur n’est pas l’apanage d’Olivia même quand elle s’en donne les moyens. Elle va pourtant à un moment donné faire un virage à 180° et décider de faire passer son amour pour Peter avant tout leur reste.
Quand Peter réapparaît après avoir été effacé de la timeline par les Observateurs, Olivia en est la première victime. Again ! Parce que ce paradoxe fait que deux Olivia cohabitent en une : celle qui a vécu sa vie jusque là sans l’impact de Peter, elle ne le connaît pas et n’a pas d’intérêt particulier pour lui. Elle serait même plutôt proche de son nouveau co-équipier Lincoln. Et son enfance a été différente : Rachel et elle ont été adoptée par Nina Sharpe qu’elle aime comme une mère. Mais Olivia a aussi de plus en plus les souvenirs de la timeline d’origine : son voyage en Irak, leur collaboration, leur amour naissant. Et elle le dit clairement, elle est amoureuse de Peter.
Si bien qu’elle doit faire un choix. Elle décide de laisser s’effacer ses souvenirs d’une enfance heureuse et la possibilité d’une romance avec Lincoln pour redevenir la Olivia « d’origine », non sans demander à Nina de continuer à oeuvrer pour qu’elle n’oublie rien de leur relation.
Pour la première fois depuis longtemps, Olivia Dunham fait un choix personnel, celui de l’amour.
Once upon a new Olivia
Le temps a fait son oeuvre, Peter et Olivia ont créé une famille et ont une petite fille de 3 ans, Henrietta. Tout va bien. The End.
Ben non, on est dans Fringe et les Bishop sont des aimants à problème. Avant d’être heureux, il va encore falloir endurer des pertes, faire des sacrifices, dire adieu, avoir mal. Olivia connaît bien ses sentiments.
En 2015, les Observateurs attaquent la Terre, Etta disparaît, Walter met en plan en place et s’enferment avec les autres dans l’ambre. 25 ans plus tard, les voilà libérés par une Etta adulte qui n’a eu de cesse de les chercher.
Retrouver cette enfant perdue qui a eu raison en plus de son couple avec Peter est une magnifique seconde chance pour Olivia. Même si elle n’a physiquement pas bougé, Olivia est différente. Comme anesthésiée par les malheurs mais toujours prête à combattre. Sauf qu’Etta lui est à nouveau enlevée et que la mort de sa fille la brise complètement. A sa façon silencieuse et impassible, Olivia Dunham souffre. Mais fait aussi le constat qu’elle ne veut pas aussi perdre Peter. Il faut que l’espoir demeure d’une façon ou d’une autre.
Et quand la possibilité que le plan de Walter permette de rebooter le passé et de retrouver sa fille, Olivia n’hésite pas à sauter dans l’univers parallèle au mépris de tout danger. C’est même par ses pouvoirs télékinésiques que périra le Capitaine Windmark qui a tué Etta. Il ne faut pas chercher Miss Dunham !
Olivia Dunham n’aura pas volé son happy-end. Ni cette évolution incroyable que les scénaristes ont offert au personnage durant 5 saisons. Sans parler de l’évolution de ses interactions avec les autres personnages. On a beaucoup parlé de Peter et de Nina mais il faut aussi noter sa relation avec Walter. Toujours patiente et empathique avec lui, voire drôle quand elle le surprend nu comme un vers à plusieurs reprises, elle devient une belle-fille et même l’équivalent d’une fille pour lui.
Même sa relation de travail avec Astrid, basiquement son assistante est devenue au fil du temps plus « familiale ». Car Fringe c’est aussi cela, la naissance d’une famille.
Bien sûr tout aurait été sûrement différent sans le talent d’Anna Torv, parfaite dans toutes ses interprétations d’Olivia.
Ainsi est née une Icone Pop : Olivia Dunham.
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