IL CONVIENT D’AVOIR VU LA SÉRIE POUR LIRE CET ARTICLE QUI CONTIENT
DES SPOILERS SUR LA SAISON 1
Derrière le tailleur strict et cintré de la responsable de la Conciergerie du Transperceneige, le train aux 1001 wagons, il y a une femme qui est plus que ce qu’elle veut bien montrer.
Melanie Cavill est en apparence la voix de ce train à nul autre pareil (enfin….) qui transporte à une vitesse folle ce qui reste de l’humanité suite à une catastrophe écologique. Dehors le froid a tout envahi et seule la vitesse du train du génie Wilford permet d’échapper à une mort certaine. Melanie est aussi l’intermédiaire entre la population de ce train à castes variées et notamment les odieux personnages de première classe et Monsieur Wilford, retranché dans la locomotive. En son nom, Melanie Cavill règle tous les problèmes et bien plus encore.
Car ce que la révolution en cours d’explosion du côté des oubliés de la queue du train va mettre en exergue, c’est qu’il y a bien longtemps qu’il n’y a plus l’ombre d’un Monsieur Wilford dans le Snowpiercer.
Melanie continue de le « faire vivre » en utilisant sa voix et son aura pour maintenir un certain ordre de plus en plus précaire. Discrète et distante, Melanie se cache derrière ce costume d’intendante qu’elle troque avec bonheur contre une casquette de Yale et un sweat du MIT quand elle retrouve ses quartiers… d’ingénieur.
Si on ignore encore qu’elles sont les liens qui ont unis Wilford et Melanie (une théorie de fans émet l’idée qu’ils étaient mariés et qu’il s’est approprié sont travail), on sait en tout cas que c’est à elle que l’on doit la création de ce train extraordinaire. Elle en connaît les moindres recoins, les petits soubresauts, elle ne fait qu’un avec cette machine.
Même si elle est assistée dans la locomotive de Javi et Bennett qui connaissent donc son secret (Bennett est en plus son amant), c’est elle qui se met en danger quand il s’agit d’aller réparer son bébé en sortant de la locomotive en marche.
L’arrivée de l’opposant Layton dans le paysage va bouleverser les plans de Melanie et faire voler en éclat l’équilibre qu’elle parvenait à maintenir dans le train même s’il lui fallait pour cela manipuler, torturer, tuer.
Elle est de ces personnages ni franchement bons, ni franchement mauvais qui pensent réellement que leurs actions au mieux discutables sont inévitables pour que le pire n’arrive pas. Ici en l’occurrence que la machine continue de tourner.
Elle a d’ailleurs sacrifié bien des choses pour ce train spécial à commencer par sa fille, Alexandra. Et pas forcément comme on le pensait en la laissant mourir.
Voilà 7 ans que le Snowpiercer fait le tour des USA à grande vitesse et que Melanie se retrouve prise au piège de son propre système, cernée par ses regrets et cette tristesse dans le regard.
Pour autant, Melanie est pragmatique et intelligente. Quand elle est démasquée et que les différentes castes du train veulent sa peau, elle fait un pacte avec Layton et lui cède les rênes du train. On la sent presque soulagée de retourner à ce qu’elle aime faire, s’asseoir dans la locomotive et regarder le train fendre la neige.
Le plus important pour elle étant de garder ce contrôle-là. Le plus important pour la survie de tous.
Ce personnage sombre et réservé est parfaitement servi par l’interprétation toute en nuances de Jennifer Connelly. Voilà qui signe le retour de l’actrice américaine dans une série après son passage dans la courte The Street au début des années 2000.
Vivement la saison 2 !