Avec la saison 2 de You et le lancement de la nouvelle série The Witcher, Netflix a proposé à Noël deux séries qui fleuraient bon la testostérone avec ses deux héros masculins.
Sauf que c’était sans compter sur les deux premiers rôles féminins qui ont tout balayé sur leur passage… y compris ces messieurs.
Yennefer et Love 1 – Geralt et Joe 0
Attention spoilers
Depuis son lancement en 2018, You est une série problématique. Il s’agit ni plus ni moins que d’une version junior et romantique de Dexter, le serial-killer compulsif de Miami.
Joe Goldberg a tout du gars parfait. Mignon, cultivé, attentif, plutôt sexy. Mais sous cet façade lisse se cache un stalker qui se sert des réseaux sociaux pour tout savoir des filles dont il tombe amoureux, s’insinuer dans leurs vies, écarter les indésirables jusqu’à les enfermer dans une boites en verre et les tuer. Tout cela au nom de l’amour et avec un certain sens de l’honneur qui rend sa personnalité tout à fait atypique et… adorable. Et c’est bien là que le bas blesse. Comment détester un monstre qui nous est quand même relativement sympathique ?
Dans la saison 1, Joe tombait donc amoureux de l’étudiante apprentie écrivain Beck mais l’histoire d’amour tournait court quand la donzelle découvre la véritable personnalité de son chéri et que celui-ci voit revenir dans sa vie une ex à qui il a fait subir le même sort que les autres mais qui a eu la bonne idée de s’enfuir très loin. Beck était mignonne mais le personnage était idiot et peu incarné par l’actrice Elizabeth Lail.
Changement d’ambiance et de décor dans la saison 1 lancée le 26 décembre dernier dans laquelle Joe a changé d’identité (il s’appelle Will) et de ville (adieu New York, bonjour Los Angeles) pour échapper à Candace qui a décidé de lui faire payer ce qu’il lui a fait autrefois. Joe/Will s’était promis de ne plus s’attacher à personne mais c’était sans compter sur son cœur d’artichaut et sur l’amour Love (rappelons que l’on est à LA)
Love Quinn, jeune patissière au grand coeur qui travaille avec Joe/Will dans un concept store branchouille dont on découvre qu’elle est la riche propriétaire. A la différence de Beck en saison 1, Love a vécu, a souffert malgré son jeune âge. Elle est veuve, co-dépendante d’un frère jumeau junkie et déterminée à ne pas voir sa vie gâchée par ses richards de parents branchés yoga et hypocrisie.
L’histoire d’amour est réciproque, fusionnelle et surprenante dans ses révélations, Joe tombant sur finalement aussi timbré que lui. Sauf que la belle psychopathe a un indéniable supplément d’âme que l’on doit autant à l’écriture intelligente du personnage qu’au choix de l’actrice, Victoria Pedretti.
Du haut des ses 24 ans, Pedretti enquille sa seconde série Netflix après avoir été l’un des personnages phare et terriblement attachant de la série horrifique The Haunting of Hill House en 2018. Elle y campait avec une vulnérabilité troublante la benjamine de la famille au destin tragique.
Voilà deux ans de suite, que Victoria Pedretti bouleverse le téléspectateur de la plateforme de streaming grâce à son interprétation prégnante et son physique diaphane. Elle est envoûtante et joue un pas de deux très réussi avec son partenaire Penn Badgley, lui aussi très bon.
Annoncé à grand renfort de photos et de teasing en tout genre, The Witcher était un succès quasi assuré pour Netflix. Adaptation d’une série de livres et de jeux vidéo devenus cultes, la série se payait le luxe d’avoir Henry Cavill (alias Superman) dans le rôle emblématique du Sorceleur Geralt de Riv, un chasseur de monstres aux pouvoirs spéciaux.
La télévision se cherchait un nouveau Game of Thrones et allait forcément le trouver ici. Sauf que The Witcher est fort loin d’avoir les qualités de la série à succès de HBO. L’heroic fantasy à la télévision est un genre de niches qui ne se vend pas aussi bien que la science-fiction. Là où GOT la jouait plus moyenâgeuse et donc plus proche de nous, The Witcher assume complètement ses monstres en tout genre sans soigner son écriture. La série patine donc rapidement avec ses trois timelines différentes (une pour chaque personnage) ce qui achève de la rendre incompréhensible. Même Cavill, impressionnant physiquement n’a rien à jouer et se contente de grogner tel un cro-magnon magique.
Heureusement, dans ce marasme total, il y a Yennefer de Vengerberg. A une époque où les femmes ne sont pas épargnées, Yennefer est celle à qui on ne donnerait que quelques années à vivre : bossue, défigurée par une malformation à la mâchoire, elle est martyrisée par son père qui la vent pour quelques pièces à une sorcière étonnamment intéressée par son potentiel… magique.
Car Yennefer de Vengerberg c’est avant tout l’histoire d’un extreme makeover magique d’anthologie. Après 2 épisodes passés sous la forme de Quasimodo, la voilà qui devient Beeelle (« car c’est un mot qu’on dirait inventé pour elle ») Pardon, on était obligé de la faire !
Bref au prix d’une opération de chirurgie magique horrible et affreusement douloureuse et du renoncement à sa fertilité (un cas d’école pour psychologue), Yennefer renaît sous les traits d’une superbe et surpuissante mage qui veut profiter de son corps et de son pouvoir. Sa nouvelle beauté n’a fait que renforcer la confiance qu’elle avait déjà en elle. Si elle succombe à Geralt, elle souhaite conserver sa liberté alors que le wWtcher est déjà amoureux. Impossible de nier l’alchimie qui est la leur quand ils sont ensemble mais Yen se suffit tout à fait à elle-même comme le prouve le dernier épisode où elle n’a pas besoin de dragons pour déchainer l’enfer (prends ça, Daenerys !)
A seulement 23 ans, Anya Chalotra est comme Victoria Pedretti un « produit » Netflix puisqu’elle s’est fait connaître dans la série Wanderlust en 2018. Difficile de vous en dire plus puisque nous n’avons pas vu ladite série mais la comédienne a du se montrer plus qu’à la hauteur pour que l’on décide de lui confier un rôle aussi aimé que celui de Yennerfer qui fait l’objet d’un vrai culte sur Internet.
Deux belles surprises pour clore 2019 et deux talents à suivre de près.
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