Depuis son lancement, The Good Fight, le très bon spin-off de The Good Wife n’a cessé de capitaliser de façon un peu vaporeuse sur ses 3 héroïnes : Diane Lockhart, Lucca Quinn et Maia Rindell.
Il n’y a qu’à regarder les posters promo et le tout premier trailer de la saison 1 qui nous vendait un show scandaleux et provocant avec le slogan « Get Nasty ». Erreur marketing puisque The Good Fight n’est rien de tout cela.
Elle est la seule série du moment à coller au plus près de la réalité politique de l’Amérique et surtout à s’afficher clairement anti-Trump poussant même ses avocats à chercher le moyen de destituer le Président orange.
Bien plus que dans The Good Wife qui avait comme personnage central incontestable Alicia Florrick avec des persos satellites autour d’elle, The Good Fight est plutôt une série collégiale avec une pyramide du pouvoir clairement établie.
Diane Lockhart est associée du cabinet, Lucca est en passe de le devenir et Maia est … Ben c’est là que le bas blesse ! On ne sait pas trop ce que Maia fait dans le coin.
Pourtant ce n’est pas faute d’avoir eu une exposition digne de ce nom puisque c’est finalement par elle que le fameux scandale de la saison 1 arrive. Bien que ce ne soit en rien sa faute, elle est la fille d’un arnaqueur qui a mis sur la paille un paquet de monde à commencer par Diane qui se trouve être en plus la marraine de Maia.
Des 3 personnages féminins, c’est de sa vie que l’on sait le plus de choses. On connaît donc ses parents, on sait qu’ils forment l’une des familles les plus importantes de Chicago, on connaît sa fiancée Amy. Nous savons qu’elle vient de finir ses études et son embauche dans le cabinet Boseman est son premier emploi.
Mais malheureusement pour elle, le scandale paternel éclate pile à ce moment-là jetant Maia dans la tourmente. Son père n’étant pas touchable, c’est elle que l’on insulte, que l’on poursuit, que l’on attaque.
Devant une telle entrée en matière, on pouvait se dire que les scénaristes nous auraient concoctés un personnage combatif, virulent. Mais le plus souvent, c’est tout l’inverse. Maia subit, réagit peu ou vraiment tardivement.
Ca ne vous rappelle personne ? Bingo ! Alicia Florrick dans la première saison de The Good Wife. Etant donné l’évolution de cette dernière, le téléspectateur pouvait s’attendre à un regain de caractère dans la saison 2.
Si elle sait finalement dire « m… » et comprend qu’elle ne peut faire autrement que de vendre son père avant qu’il ne la trahisse, le fameux wake up call n’a pour l’instant pas eu lieu.
Dans la saison 2, Maia ne s’impose pas, elle n’est même pas loin de la transparence malgré une jolie tentative d’amitié avec la pétillante Marissa et une incartade qui risque de lui revenir en pleine tête comme un boomerang.
Quel est donc le problème de ce personnage qui ne parvient pas à exister vraiment ? Souci d’incarnation de Rose Leslie ? Peut-être. Après tout, on la connaît peu en dehors de ses passages dans Downton Abbey et dans Game of Thrones.
Choix délibéré des scénaristes de la « mettre en retrait » pour laisser briller Diane, plus intéressante que jamais, et permettre à Lucca de se faire une place ? Pas franchement d’intérêt surtout que ces deux personnages, à la différence de Maia, étaient déjà connus du grand public.
A moins que le personnage ne suive un petit peu trop scrupuleusement les conseils de sa marraine Diane !!!
En attendant, c’est « Wait and See » pour le téléspectateur !
Je pense simplement que les scénaristes ont changé de ligne directrice à cause de l’élection de Trump et que le personnage de Maia (tel qu’il avait été pensé) ne fait plus tellement sens dans la série. Quand la série a été écrite, les créateurs pensaient sûrement que Clinton serait élue, il y avait une vraie volonté de parler des femmes (des niveaux de pouvoir), du « good fight » et je pense des complexités d’être démocrate, des paradoxes et des difficultés à tenir cette ligne malgré les « affaires », les scandales… Mais voilà l’ouragan Trump qui débarque et d’un coup la série prend une autre direction, Et une dimension plus forte également ! Elle devient un pamphlet anti-Trump, une des série les plus virulente et les plus maligne… Et Maia au milieu de tout ça n’a plus vraiment sa place. On a plus envie de voir des personnages comme Adrian, Liz;ou Jay.