ATTENTION CET ARTICLE CONTIENT DES SPOILERS SUR LE FINAL DE ORPHAN BLACK
Depuis samedi soir, le Clone Club de Orphan Black a définitivement fermé ses portes. Un joli adieu, étonnamment apaisant pour une série qui a toujours misé sur les conflits, les poursuites et l’impossibilité de vivre une vie normale quand on est un clone « tiré » à 274 exemplaires !
En 5 saisons et 50 épisodes tout pile, il n’est pas exagéré de dire que la série de BBC America (désormais intégralement disponible sur Netflix) a tranquillement révolutionné le genre. D’abord en ancrant une histoire fantastique dans le réel, notre réel et surtout en repoussant les limites de ce qui peut être joué par une actrice au talent incroyable, Tatiana Maslany.
A tel point que l’on peut se demander désormais ce que la télévision ou le cinéma pourront proposer de mieux à la comédienne canadienne en terme de rôle. Quel défi peut être plus grand que de jouer une quinzaine de personnages différents en 5 saisons ?
Alors bien sûr, la série et en particulier cette ultime saison n’est pas parfaite. Elle s’arrête d’ailleurs au bon moment car depuis le milieu de la saison 3, l’affaire patinait un peu surtout du côté des méchants et de Neolution.
Heureusement la constante restera les 5 clones principaux et l’intérêt sera maintenu par la détermination de Sarah, la folie douce d’Helena, la fantaisie de Cosima, la rigueur d’Alison, la complexité de Rachel. Mais aussi grâce à une jolie galerie de personnages secondaires qui soutiennent le Clone Club : Mrs S, Felix, Donnie, Arthur, Delphine, Scott, Adele.
LA MERE DANS TOUS SES ETATS
Comme l’illustre le final de la série, ces personnages et les sestras forment purement et simplement une grande et bruyante famille avec ses disputes, ses incompréhensions, ses malentendus, ses joies et ses peines.
D’ailleurs avec cette dernière saison, les scénaristes n’auront de cesse de mettre en avant comme jamais précédemment les thèmes de la création, de la maternité, de la transmission.
Le rôle de la mère est au coeur de la saison. Sa plus belle incarnation est Siobhan qui, d’un statut un peu mystérieux à ses débuts, devient saison après saison un personnage de femme forte étonnant. Une militante avec un réseau puissant qui fait tout pour protéger ses enfants adoptifs et particulièrement Sarah avec laquelle elle a une relation parfois chaotique. Son ultime sacrifice est là pour prouver que toute sa vie leur a été dédiés.
Dans la famille des mères adoptives à l’origine de la création sans pour autant donner la vie, on demande Susan Duncan. Rachel, ce personnage que l’on adore détester fut avant tout l’instrument de sa mère adoptive, une scientifique qui participa à la création des Leda, scientifiquement parlant.
Plus glauque encore, il y a Virginia Coady. Elle aussi scientifique qui croit dur comme fer au projet de PT Westmorland, en charge de la création des Castor, les clones masculins avec lesquels elle entretient des relations troubles.
Alors que DYAD, Neolution et toute la bande de Westmorland traitent leurs créations comme des monstres abîmés (un problème dans le code génétique rend toutes les LEDA malades), le Clone Club leur prouve non seulement leur humanité mais surtout leur intention de faire fi du passé.
Dont acte avec l’adoption de 2 enfants par le couple Hendrix, la détermination de Sarah à élever sa fille (complètement biologique) Kira loin de la folie DYAD et la grossesse puis la naissance miracle des jumeaux superbes d’Helena.
Dans le final, la dernière discussion du Clone Club concerne justement leur rôle de mère, les difficultés que cela implique ou la peur que cela inspire (Cosima).
Féminine et féministe sans jamais mettre de côté l’importance que revêtent les personnages masculins (Felix, Donnie et Art sont des valeurs sûres), Orphan Black fut avant tout une belle série humaniste !