Du haut de ces années 60, Peggy Carter ne connaît pas encore l’adage très français et très argotique qui veut qu’il vaut mieux « être belle et rebelle que moche et remoche » !
Belle, rebelle, désirable, pionnière, féministe, têtue, courageuse, téméraire, bad-ass, flamboyante, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette héroïne à nulle autre pareil dans l’univers Marvel et dans le monde des séries TV.
Depuis sa création, ce site (et avant lui le livre Femmes en séries) prouve que les femmes d’exception ne manquent pas dans les séries d’aujourd’hui mais l’agent Carter est un personnage à part et singulier… pour son époque.
Peggy Carter c’est le triomphe discret du féminisme. Discret parce que même si la série semble vouloir mettre en avant un côté très revendicatif, le personnage, lui, ne l’est pas.
Dans le monde d’hommes et de machos du futur SHIELD des années 60, l’héroïne, agent de talent qui a combattu au côté du grand Captain America, n’en est pas moins rabaissée par ses collègues et patrons plus enclins à lui demander une tasse de café que son aide sur une affaire.
C’est évidemment la jalousie et la peur de se faire voler la vedette par une « simple femme » qui motivent ce comportement abjecte et pourtant encore de mise de nos jours. C’est dire à quel point malgré son époque et sa thématique fantastique, Marvel’s Agent Carter résonne à nos oreilles de façon terriblement moderne.
Peggy s’impose donc tranquillement en jouant des coudes, des poings et de son intelligence quittant peu à peu son statut d’amoureuse esseulée suite à la « mort » de Steve Rogers qui est la base du pilote.
Ce changement passe aussi par la confiance que certains hommes lui portent à commencer par Howard Stark, visionnaire et homme à femmes qui voudrait bien l’accrocher à son tableau de chasse mais lui voue en secret un respect énorme au point de lui « déléguer » son majordome et homme de confiance, Jarvis.
Au sein du SSR, elle peut compter sur Daniel Sousa, son collègue qui lui voue aussi des sentiments amoureux mais saura faire passer ses hormones au second plan pour découvrir à quel point elle est un atout, la femme qu’il faut à ses côtés pour combattre les forces du Mal.
Cette fine équipe n’aura dès lors qu’un seul mot d’ordre : DO AS PEGGY SAYS ! (Faites ce que dit Peggy)
Parce que mine de rien, la stratégie douce mais ferme utilisée par Peggy est toujours payante même si l’héroïne y laisse des plumes.
Peggy Carter exerce sur les personnages qu’elle rencontre (proches, antagonistes et même nous derrière notre écran) une fascination immédiate qui doit beaucoup au jeu tout en finesse d’Hayley Atwell.
On ne saurait résister à son accent anglais, à ses courbes aussi vertigineuses que son intelligence, son sens de la répartie, sa capacité à se relever même avec une balle dans le corps et son absence totale d’a priori.
N’est-ce pas révolutionnaire de voir une femme blanche tomber amoureuse et ne pas s’en cacher d’un homme noir dans le Los Angeles de 1963 ?! Et que ceux que cela dérangent viennent donc lui en parler !
Peggy Carter est un exemple d’une classe indéfinissable et au-delà de ça un personnage ultra positif. On nous objectera qu’il est facile à un scénariste de donner à l’héroïne de sa série cette ouverture d’esprit et cet allant mais encore faut-il nous le resservir avec panache.
Mission réussie à 100%. Pourvu que celle-ci dure avec un renouvellement attendu mais peu probable.
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