I am an adult! And the only way I’m going to get through this is if I have some hope of having a normal life someday
Annulée de façon très surprenante par ABC Family au bout de deux petites saisons, la méconnue Chasing Life valait pourtant le détour, ne serait-ce que pour son casting en majorité féminin.
Plus que le récit d’une jeune femme de 25 ans qui se découvre atteinte d’une leucémie et doit revoir de fait ses attentes et ses désirs à un moment de la vie où tout se décide pour le futur, la série contait l’histoire d’une famille de femmes. Dans son malheur, April Carver (Italia Ricci) est soutenue par sa meilleure amie excentrique Beth, sa grand-mère cool Emma, sa mère pragmatique Sarah et sa jeune soeur Brenna.
Il y a bien les hommes de sa vie (George, l’oncle sur lequel on peut toujours compter, Léo et Dominic, les deux love interest) mais April reviendra toujours aux fondamentaux, sa cellule familiale féminine sur laquelle se greffe une demie sœur, Natalie.
Une série de femmes pour un public au demeurant plus féminin que masculin par ses aspirations et développée par deux productrices à partir d’une télénovela mexicaine.
D’où une certaine inclinaison pour le pathos (comment l’éviter avec un sujet pareil) mais aussi un regard vers le futur et de l’espoir à chaque coin d’épisodes grâce à des personnages très positifs dans leur démarche.
Honneur à l’aînée soit Emma (excellente Rebecca Schull vue dans Suits), grand-mère maternelle d’April et de Brenna, une octogénaire ultra dynamique qui n’a pas la langue dans sa poche et dit tout haut ce que sa fille Sarah aimerait qu’elle garde pour elle. Si les sarcasmes fusent aussi souvent avec cette charmante vieille dame c’est qu’elle comprend tout plus vite que n’importe qui avec une ouverture d’esprit rare. Voilà qui en fait la confidente parfaite.
Place à Sarah (Mary-Paige keller), mère d’April et de Brenna, veuf de Thomas dont elle n’ignorait pas la double vie et l’existence d’une autre femme et d’une autre fille à l’autre bout des Etats-Unis. Sarah a souffert de la mort de son époux et de la situation mais en bonne thérapeute, a toujours voulu tenir ses filles à l’écart de ce qu’elle pensait pouvoir devenir un traumatisme. Pragmatique et solide, elle a toujours soutenu ses enfants sans réserve mais sait aussi apprendre à trancher dans le vif. Habituée des secrets, elle cache à tout le monde sa liaison avec George, le frère de son époux et s’appuie sur lui (il est cancérologue) quand la maladie d’April se déclare.
Jeune journaliste ambitieuse de 25 ans promue à une grande carrière, April (la découverte Italia Ricci, sorte d’hybride physique de Shiri Appleby et Nina Dobrev) voit sa vie basculer avec la découverte de sa leucémie. Une maladie qu’elle prend d’abord à la légère avant de s’impliquer totalement dans la lutte. Habituée de part son métier à approfondir les choses, elle cherche à comprendre le Mal chez elle comme chez les autres. D’où une façon toute particulière de se lier aux autres malades et notamment à Léo qui deviendra son époux. Entre les rémissions, les retours du cancer, les essais cliniques et les pertes personnelles qu’elle subit, April voit de plus en plus son futur s’éloigner d’elle. Une vérité à laquelle elle finit par s’habituer et qu’elle prend avec un mélange de philosophie et de lassitude.
Du haut de ses 17 ans, Brenna (Haley Ramm) la benjamine de la famille est une adolescente comme on aimerait en voir plus souvent dans les séries TV. Posée, calme, intelligente, sensible, cette jeune fille doit faire face à plusieurs défis : se relever après la mort de son père, trouver sa place dans la famille quand sa sœur aînée attire tous les regards à cause de sa maladie et faire comprendre à tous que sa bisexualité n’est pas une phase !
A côté de cette cellule très directement familiale, il y a aussi deux jeunes femmes qui gagnent à être connues.
Beth (Aisha Dee) est la meilleure amie d’April, de la race de celles que tout le monde voudrait avoir comme copine. Drôle, exubérante, virevoltante, cette jeune femme ultra positive a aussi une sensibilité à fleur de peau et vraie cœur d’artichaut. Différente d’April à bien des égards, elle la complète parfaitement et la soutient sans réserve même s’il n’est pas facile d’exister et de faire part de ses petits problèmes quand sa copine a une maladie mortelle. A l’image de Brenna, Beth a parfois du mal à se positionner.
Enfin, il y a Natalie (Jessica Meraz) qui apparaît sur le tard. Et pour cause, elle a la fille cachée de Thomas Carver, issue de cette seconde famille qu’il s’est crée à l’autre bout du pays. C’est Brenna qui va la retrouver et l’inviter à faire partie de la famille (et à donner de la moelle osseuse pour sauver April) alors même que les deux parties sont à couteau tiré.
Cet électro libre qui s’est, toute sa jeune vie, sentie délaissée par son père, n’a rien de commun avec April. Elle ne fait pas de plan sur la comète, vit au jour le jour, écume les bars et les garçons de passage. Elle jalouse même April à bien des égards mais reste pourtant dans le coin en cas de besoin.
Bien que non exempte de défauts, Chasing Life était de ces séries qui se suivent tranquillement, qui n’inspirent pas de passion particulière mais accrochent le téléspectateur par un côté attachant indéniable grâce à des personnages sympathiques et positifs.
Elle s’inscrivait aussi dans la mouvance des séries à femmes de la chaîne ABC Family à l’instar de Pretty Little Liars ou encore Switched at Birth.
Rien d’inoubliable mais une véritable authenticité rafraichissante !