Interprétée par Eliza Taylor
ATTENTION SPOILERS SUR LES 6 SAISONS
En mars dernier, Femmes de séries pronostiquait (et souhaitait ardemment) que l’adolescente tête à claque de séries télé deviendrait sous peu une espèce en voie de disparition. Et cela, c’était avant que la bande de délinquants de The 100 ne débarquent sur une Terre autrefois irradiée suite à un conflit atomique servant ainsi de « cobayes » pour une future colonisation alors que la station en orbite se meurt. Dans ce survival, il n’est plus question de s’envoyer des textos entre copines et de faire des soirées pyjamas mais très basiquement de… rester en vie.
Dans ce convoi très spécial, il y a toutes sortes de personnalités et de jeunes filles qui gagnent à être connues. Il en est ainsi de Clarke (mais aussi Octavia dont nous vous parlerons dans un autre portrait), fille du médecin de l’Arche qui siège au Conseil et d’un ingénieur conduit à une mort certaine pour avoir voulu avertir la population du danger encouru par la station.
Il est heureux que la jeune fille possède un caractère de battante car son statut dans l’espace va d’abord lui être fort préjudiciable sur Terre. Bien qu’elle ait été sacrifiée au même titre que les autres et que son père ait été victime de la politique injuste du Conseil, elle a auprès de ses 99 collègues de voyage une image de privilégiée d’où le surnom de « princess » dont on l’affuble rapidement.
Elle s’impose avant tout comme un élément essentiel à la survie des 100 de plus en plus décimés dans la mesure où elle s’est improvisée médecin. S’il paraît parfois un peu curieux qu’une adolescente puisse aussi facilement diagnostiquer une hémorragie, il ne faut pas oublier que la jeune fille a vécu en vase clos dans la station et a sans doute bien plus souvent qu’à son tour été auprès de sa mère, apprenant petit à petit les gestes qui sauvent et le système D.
Lassée de voir mourir les siens, elle se hisse petit à petit au rang de leader du groupe au même titre que Bellamy (Bob Mosley) qui émane lui de la classe très moyenne. En perpétuelle rébellion, le jeune homme n’entend pas partager le pouvoir mais doit bien se résoudre à lâcher du leste devant la détermination et la raison de Clarke qui tiendrait plus de la princesse guerrière que de la parvenue passive.
La tâche est d’autant plus ardue pour Clarke qu’elle doit réussir à faire entendre sa voix dans un milieu hostile (cette Terre contre toute attente habitée) et au sein d’une micro-société à l’équilibre des plus précaires. Rien n’est plus malléable et dangereux qu’une foule qui a peur. Elle le comprend bien vite (son père en a été la cible) et adopte une position pro-justice. Mais comment s’en tenir à cette seule et digne ligne de conduite quand la mort rode, quand pour avoir des informations vitales, il faut se résoudre à torturer ? La jeune femme va devoir franchir la ligne blanche tout en regrettant profondément d’y avoir recourt.
C’est en cela que Bellamy et elle sont parfaitement complémentaires incarnant ce yin et ce yang résistant qui tente de prendre les bonnes décisions pour le groupe. Quand la raison et la morale de Clarke échouent, Bellamy passe à l’action par consentement mutuel.
Si d’aucun pensait que la vie sur l’Arche n’était pas facile, ils étaient loin de penser qu’ils la regretteraient un jour. Clarke tout autant que les autres. En mettant le pied sur cette planète, l’adolescente devient maître de son destin et décide de son futur. Il y a certes la curiosité de cet univers végétal inconnu pour qui a vu le jour dans une station orbitale, une certaine liberté sentimentale et sexuelle loin de sa mère mais aussi le danger permanent et la fin des illusions (notamment familiales).
Cette difficile mise à l’épreuve offre aux scénaristes l’occasion de dresser le portrait complexe et contrasté d’une jeune fille de 17 ans en constante évolution. Car Clarke va très vite laisser Bellamy à la seconde place et devenir le porte étendard de son peuple. Non par quête absolue de pouvoir mais par nécessité.
Malgré des retrouvailles avec les adultes de l’Arche et sa mère devenue Chancelière, c’est elle qui mène négociation et bataille. Les relations entre la mère et la fille s’en trouvent bouleversées, Abby ne parvenant pas à intégrer qu’à partir du jour où Clarke a mis les pieds sur Terre, elle n’a plus jamais été une adolescente mais une adulte doublée d’un leader.
Et puisque selon l’adage un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, la jeune fille va devoir vivre avec les décisions qu’elle prend pour des centaines de personnes. Son alliance avec les terriens et avec leurs chefs Anya puis Lexa va l’obliger à franchir des barrières morales incompatibles avec son humanité. Car à l’inverse de Lexa, Clarke s’autorise à continuer d’éprouver des sentiments ce qui la détruit petit à petit. Quand elle doit mettre à mort Finn avec lequel elle entretenait des relations sentimentales compliquées pour préserver la paix entre le peuple de l’Arche et les Terriens ou décider d’éradiquer toute la population de Mont Weather en appuyant sur un bouton, elle comprend toute l’injustice d’être chef.
La guerre terminée et son travail accompli, Clarke décide de s’exiler pour ne pas avoir à faire face aux regards des autres. Sa culpabilité est de toute façon déjà trop lourde. Une solitude qui va terriblement bien à ce personnage passionnant d’une noirceur de plus en plus prégnante, toujours plus hanté par le souvenir de son grand amour, Lexa.
Clarke n’aura de cesse de progresser, restant un peu malgré elle quelque soit la situation LA personne référente, le leader. Et délaissant complètement l’adolescence au profit de l’âge adulte.
Elle va aussi choisir d’endosser un nouveau rôle en devenant mère adoptive de Madi, une enfant rencontrée sur Terre quand elle se sacrifie pour ses amis et décide de faire face seul à Praimfaya, un déluge de feu et de mort qui s’abat sur la Terre. Pendant 5 ans, elle va élever Madi et va comme chaque parent décider de tout lui donner.
Et quand ses amis reviendront accompagnés d’un nouveau danger, Clarke va aussi devoir gérer un problème encore plus grand : l’adolescence et le fait que Maddie soit un Commandant tout désigné de part son sang. Cette fois, c’est moins le sort des siens que celui de Madi qui lui importe et lui fait faire des choix parfois discutables.
Australienne de souche, Eliza Taylor fut une découverte dans tous les sens du terme. Affichant une forte ressemblance avec Teresa Palmer, la jeune actrice a fait ses gammes dans le soap Neighbors avant de gagner le continent américain et de se voir confier le premier rôle de la nouveauté de The CW. Un pari gonflé mais terriblement gagnant pour la production de la série puisque Eliza fait des merveilles dans ce rôle parfaitement nuancé.
Le coin des quotes
Suddenly I’m the one letting my heart rule my head
We don’t have to be enemies
You may be the Chancellor, but I’m in charge
Maybe life should be about more than just surviving
I tried. I tried to be the good guys
Revenge isn’t justice
Hey, you saved my life today. You may be a total ass half the time, but I need you. We all need you. None of us would’ve survived this place if it wasn’t for you. You want forgiveness? Fine, I’ll give it to you. You’re forgiven, but you can’t run, Bellamy. You have to come back with me. You have to face it.
I am become death, destroyer of worlds