Interprétée par Tatiana Maslany
SPOILERS SUR LA SÉRIE
La vie et les scénaristes jouent parfois de drôles de tours. Si seulement Sarah Manning, jeune punk qui fuit son petit ami (non sans lui avoir piqué de la cocaïne), de retour dans les environs de New York pour récupérer frère adoptif et fille biologique pour commencer une nouvelle vie, n’avait pas attendu son train sur ce quai particulier, à cette heure-là, ce jour précis, elle n’aurait sans doute jamais su qu’elle était le fruit d’une expérience scientifique de haut vol et au cœur d’une bataille d’enjeux qui met sa vie et celles de ses proches en danger.
En tombant nez à nez avec Beth Childs, l’un de ses nombreux clones quelques secondes avant qu’elle ne se suicide sous ses yeux, Sarah voit sa vie basculer et prendre un étonnant chemin qu’elle n’aurait sûrement jamais imaginé. C’est clairement par habitude de piquer des choses, qu’elle dérobe le sac à main de la morte et décide d’investir son appartement le temps que son frère Felix (Jordan Gavaris) ne refourgue la drogue dont l’argent leur permettra de fuir plus loin. Mais c’est sa curiosité et son bon cœur qui vont au final la pousser à rester, à découvrir la vérité, à se battre aux côtés de Cosima et d’Alison contre Leekie et Rachel. Car sous ses dehors de ratée, Sarah est pleine de ressources et montre un véritable don pour se fondre dans la vie des autres.
En seulement quelques heures, elle va apprendre à parler, marcher, s’habiller comme Beth pour tromper le petit ami de cette dernière. Elle va réussir à se faire passer pour elle auprès de son banquier et parvenir à ressortir de là avec 75 000 dollars. Mieux encore, celle qui a un casier judiciaire plutôt fourni est obligée d’embrasser la carrière de flic de Beth et de donner le change auprès de son partenaire, Art (Kevin Hanchard). Sarah est un étonnant caméléon dont les mauvais choix de vie lui ont toutefois appris la débrouillardise et une certaine loyauté. Elle met autant ses talents de clone au service de sa cause comme lorsqu’elle se fait passer pour Katja pour récupérer une mallette importante que pour sauver la mise à une Alison débordée et saoule.
Si son projet d’origine est de se sauver avec les 75 000 dollars de Beth, elle n’en fera finalement rien quand elle comprendra que l’argent est à Alison et servait à Beth pour payer des contacts à même de lui donner des réponses sur l’origine des clones. Sarah sent que quelque chose d’important se joue, quelque chose de plus grand que tous ses projets d’évasion et que sa petite vie restrictive. Les découvertes qu’elle fait sur son compte sont toutes plus bouleversantes et compliquées les unes que les autres mais elles la poussent dans ses retranchements. Sarah s’accomplit, se réalise. Pour la première fois de sa vie, elle est responsable. En se glissant dans la peau de Beth, elle devient réellement quelqu’un d’autre, elle maximise son potentiel.
De fait, les ennuis et le danger s’accumulent mais sa vie s’arrange pour un temps. Ses relations s’en trouvent modifiées. Après Vic (Michael Mando), son ex, dealer et loseur, Paul (Dylan Bruce), le petit ami et surveillant de Beth apparait comme le mec solide sur lequel on peut compter. Un pur bloc avec lequel elle trouve une alchimie sexuelle parfaite et développe une sorte « d’histoire d’amour » même si les circonstances ne s’y prêtent pas.
C’était sans compter sur le retour du père de sa fille et les choix plus que curieux de Paul en terme de loyauté !
Autre changement de taille avec Siobhan (Maria Doyle Kennedy), sa mère adoptive à laquelle elle a laissé sa fille, Kira (Skylar Wexler) des années plus tôt. Après un accueil plutôt frisquet, Mrs S, mise dans la confidence, se rend compte du chemin parcouru par Sarah qui ne veut que le bien de sa petite fille. De son côté, l’héroïne est infiniment reconnaissante à Siobhan de prendre soin de l’enfant. En creusant son passé très mystérieux, elle se rend compte que cette dernière a beaucoup sacrifié pour elle et Felix en quittant son Angleterre pour l’Amérique du Nord. Mais Siobhan est une femme étrange qui cache bien des secrets. Sarah va donc toutefois rester sur ses gardes.
Depuis qu’elle se sait clone, Sarah est une meilleure mère, une meilleure fille, une meilleure sœur (même si ses liens avec Felix, le confident en chef semblent toujours avoir été au beau fixe) et même un meilleur clone techniquement parlant puisqu’à la différence des autres, elle semble la seule à avoir pu donner naissance à un enfant.
Après des années à jouer solo, elle comprend pleinement ce que le mot famille au sens le noble du terme signifie. Non seulement en permettant à Delphine d’utiliser le matériel génétique de Kira pour sauver Cosima mais surtout quand elle découvre qu’Helena n’est pas un clone de plus mais sa sœur jumelle.
La saison 2 va mettre en exergue cette relation singulière, Sarah étant clairement la dominante et Helena la dominée alors même qu’elle est terriblement dangereuse. Sarah va accepter cette sestra, l’affublant d’un surnom « affectueux » et va la faire entrer dans le club des clones.
Plus que jamais, elle a besoin de toute l’aide possible pour protéger ses doubles et surtout sa fille. Voilà pourquoi elle va faire revenir Cal dans sa vie pour mieux lui confier Kira et que sans doute pour la première fois de sa vie, elle va se laisser aller à demander conseille à Siobhan mais aussi et surtout l’appeler Maman !
Toujours en charge de la protection de ses sœurs et de sa famille, Sarah va encore une fois connaître l’enfermement, les expériences, la peur. Mais sa résilience n’est plus à prouver et tel un chat elle retombe toujours sur ses pattes.
La preuve avec un final apaisant qui lui fait reprendre ses études et se préparer à une vie calme avec sa fille et son frère dans la maison de feue sa mère adoptive. Un changement radical qui la terrifie. Mais nul doute que Sarah Manning parviendra là aussi à ses fins.
Personnage central de Orphan Black, Sarah Manning connaît une évolution hallucinante dès la première saison de la série. D’une moralité vacillante, elle va se transformer en cette pierre angulaire, ce roc dont beaucoup de monde dépend. C’est elle qui mène le jeu et qui répond pleinement à la définition d’héroïne. Bien sûr, rien de tout cela n’aurait été possible sans le bluffant talent de la canadienne Tatiana Maslany dont la carrière déjà longue trouve ici LA série de tous les possibles.
Tatiana, merci, bravo, vous êtes F.A.B.U.L.E.U.S.E !
Voir les portraits de Rachel Duncan, Alison Hendrix, Cosima Niehaus et Helena
Le coin des quotes
C’mon. Get your shit together you silly tit!
Wow, Fe, you don’t have to shag her, just get her info
I just can’t lose another one of us
Mum, what do we do?
Delphine, if you’re not going to be with me, if you’re not going to switch sides, let me go!
The whole sad point is nobody would notice if I died
She never told her partner either. I can’t keep doing this. Cosima, Helena was here. She was « Beth. » She’s going to get us both busted unless I meet her, alone
Cosima, Kira’s not a lizard
Oh, yeah, uh… London Calling. The Clash rock
I worry about scientists more than science
Hey! You watch your tone! Your wife is the rock of this family. You will no longer speak down to her. Am I clear?
Okay, now I’m worried
Présentation de tous les clones avec Sarah en ouverture !
Orphan Black’s Tatiana Maslany discusses all her roles-in the same show
Welcome to Random Roles , wherein we talk to actors about the characters who defined their careers. The catch: They don’t know beforehand what roles we’ll ask them to talk about. The actor: BBC …
http://www.avclub.com/article/iorphan-blackis-tatiana-maslany-discusses-all-her–98458