Interprétée par Melinda Clarke
Dans Nikita version 2010, tout ou presque est question d’identité et de double personnalité. Personne n’est réellement ce qu’il paraît être à commencer par Amanda, la grande méchante de la série, celle qui se cache d’abord dans l’ombre de Percy (Xander Berkeley), le patron de la Division avant de montrer son vrai visage, celui de la marionnettiste que l’on a fait l’erreur de sous-estimer. Pendant longtemps, Amanda Collins sera cette intrigante femme qui n’a pas son pareil pour façonner les nouvelles recrues de cette organisation secrète qui conditionne des tueurs implacables grâce à une batterie de jeux psychologiques.
Ce n’est qu’assez tardivement que le passé de cette psychopathe en puissance sera mis à jour par Nikita (Maggie Q) au cours de l’un de leurs nombreux face-à-face. Et à la lumière de celui-ci, la personnalité d’Amanda prend tout son sens. Née Helen Collins, elle est la fille d’un scientifique militaire qui mène des expériences sur les troubles du comportement sur… sa propre fille, Amanda, la sœur jumelle d’Helen. La jeune fille est enfermée à la cave et lorsqu’Helen tente de faire sortir sa sœur, leur père les rattrape. Helen finit par tuer sa sœur et par mettre le feu à la maison de famille non sans prendre l’identité d’Amanda. Un secret bien gardé que seule Nikita connaît.
L’obsession de la nouvelle Amanda pour la duplicité prend donc sa source dans son adolescence traumatisante au possible. Car elle n’aura dès lors de cesse de vouloir changer les autres comme elle a su devenir une autre. C’est bien ce qu’elle va faire avec Nikita, cette pauvre junkie à la ramasse, coupable de meurtre qu’elle va transformer en superbe jeune femme, tueuse de génie et meilleure recrue de la Division. Pour Amanda, Nikita est sa plus belle création, elle est fascinée par la jeune femme et fière du travail accompli. Si elle fera de même avec plusieurs nouveaux venus, sa relation avec Nikita est particulière, pratiquement maternelle d’une façon un peu malsaine.
Amanda va donc vivre l’évasion de la jeune femme et son besoin d’anéantir la Division comme une terrible traîtrise de la part de celle à qui elle a tout donné ce qui n’est pas sans rappeler ce qu’elle a vécu avec sa jumelle. Elle va dès lors devenir sa Némésis, se mettre systématiquement en travers de son chemin et lui livrer une guerre sans merci moins par haine que par dépit et par souffrance. Car non seulement sa créature l’a quittée mais elle a aussi fait alliance avec une autre jeune femme paumée, Alex (Lindsey Fonseca) qu’elle a « crée » à son image en évitant bien de la transformer en un monstre, en l’éloignant des ténèbres, l’une des obsessions d’Amanda.
A partir du départ de Nikita, la sociopathie d’Amanda va se révéler dans toute son inquiétante splendeur surtout qu’elle ne manque pas de ressources. Les ennemis d’hier sont les amis d’aujourd’hui. Qu’il s’agisse de Percy, Ari ou Jones, Amanda va se servir de l’énorme influence qu’elle a sur les hommes (qu’elle qualifie de faible) pour arriver à ses fins sans jamais faire de quartiers. Elle prend, elle utilise, elle jette. Il y a bien longtemps qu’Amanda Collins n’a plus de conscience.
Passée maître dans l’art de la torture, elle a même créé une machine à même de soumettre à son emprise les plus grands décisionnaires de ce monde et de retourner les espions les plus doués. Si elle gagne bien des batailles, elle échouera toujours à briser le mental de Nikita alors qu’elle est paradoxalement la personne qui la connaît le mieux (c’est en tout cas ce qu’elle croit). Son erreur sera d’avoir toujours cru que la jeune femme renoncerait à sa part d’humanité au profit de son côté obscur. Et après avoir tant lutté pour fuir sa vraie personnalité, Amanda redeviendra Helen et retournera à la cave. Sans doute la pire chose qui pouvait lui arriver. La boucle est bouclée.
Inquiétante et fascinante à la fois, Amanda s’inscrit dans la lignée des grandes méchantes de télévision qui comptent, un passé sombre, un destin fulgurant, un esprit stratégique brillantissime, un monstre abandonné, un Mal nécessaire pour que triomphe le Bien.
Avec la fin de la série et le recul offert par 4 saisons, il apparaît que personne d’autre que Melinda Clarke n’aurait pu jouer avec un tel mélange de classe, de panache et de machiavélisme ce personnage contrasté et étonnant. Sa stricte stature, ses petites tailleurs et ses yeux verts marqueront à jamais nos mémoires de sériephiles. Merci pour tout Miss Clarke !
Le coin des quotes
- « The more you try to get out, the more you will realize there’s always another room. »
- « Sometimes vulnerability can be our greatest weapon. »
- « Nikita cannot be bought. »
- « Kill them both. »
- « Deception is more important than brute force. »
- « I told you. I’ve thought of everything »
- « My most perfect creation. »
- « You think you’re the only one with daddy issues? »
- « I gave Nikita everything. That little street urchin with a bad eyebrow, she wasn’t a leader, she was worthless. I created the Nikita people respect. »
- « Alex, one more thing. Are you familiar with Division cochlear implants? Division’s been developing them for quite some time. They go into the subjects’ ears and are virtually undetectable, even the subjects they’re planted on. How much longer did you think you could hide who you really are, Alexandra? »
- « Percy doesn’t need to know everything that goes on here. »
- « Michael, I’ve done this before. All the drug addicts that wind up here as recruits, I’m practically running a rehab clinic. »
- « Are you starting to believe me now? Not everyone can be saved. »
- « You broke my heart »
- « I’m a new woman because of you, I transformed »
- « I know how it must have torn you apart ressurecting the monster inside. I know because I understand where that darkness was formed. I know because I was formed in the same place. But today I rose above it all. It wasn’t easy. You were alsways a natural leader. I didn’t encourage it of course. Not inside Division. But after you left me, this team you put together, they followed you, they looked to you. A long time ago, I gave you a choice, brutality or deception. You should have listened to me, and to Michael and to Alex. I’m going to leave you here. Where no one will ever see or hear from you again. But you can take comfort in knowing that you will never be forgotten. I have doctors who can take this scar away. But I’m going to leave it as a reminder. Not only for whatyou did today, but for every wound you ever inflicted on me.«
Voir les personnages de Nikita et d’Alex dans le livre « Femmes en séries »
© CW
Nikita vs Amanda, un face à face formidable parmi tant d’autres ! – © CW