Interprétée par Maggie Smith
ATTENTION SPOILERS
Qui n’aime pas la Comtesse Douairière, n’aime pas Downton Abbey dont elle incarne l’âme, la conscience et une certaine forme de roublardise bon teint. C’est en elle que s’exprime toute l’aristocratie anglaise, son côté sévère et son ouverture d’esprit en avant sur son époque.
Violet Crawley devient Comtesse de Grantham en épousant Lord Grantham, 4ème du titre. Elle vient certes d’une famille noble mais pas véritablement riche. Le couple s’installe à Downton Abbey et aura deux enfants, Robert (Hugh Bonneville), époux de Cora, père de Mary, Edith et Sybill et Rosamund (Samantha Bond). Veuve depuis de nombreuses années, elle a confié Downton à son fils non sans venir très régulièrement dîner et surtout donner son avis sur tout.
Personnage hautement respectable, aimée de sa famille comme des domestiques, Violet a à cœur l’honneur de sa famille mais sait y déroger et se montrer fabuleusement humaine qu’il s’agisse d’aider un majordome sans le sous à trouver une place ou d’accueillir à Downton l’ancien chauffeur devenu son petit-fils par alliance. Violet est à l’image des autres femmes de la maison : ouvertes d’esprit là où les hommes demeurent rigides.
Cette vieille dame manie l’ironie comme une arme de destruction massive dont Robert, son fils est le premier à faire les frais. Un tantinet têtue, la Comtesse ne saurait tolérer un recul des valeurs en lesquelles elle croit. On la sent parfois dépassée par les nouveautés de son époque mais l’adaptation est rapide. Elle prend sur elle, pince les lèvres et acquiesce.
Au contact de cette jeune génération qui est née à Downton et qui voit la vie et les relations sociales entre nobles et serviteurs sous un angle différent, Violet met de l’eau dans son vin. Lorsqu’elle refuse de transformer Downton en hôpital de guerre, Sybil (Jessica Brown Findlay) lui rappelle qu’elle n’a pas toujours été aussi prompte à reléguer la « populace » quand elle ouvre systématique le bal des serviteurs avec le majordome Carson (Jim Carter) ! Son grand cœur fera le reste. Elle fait ainsi pression sur le curé pour qu’il marie Daisy (Sophie McShera), l’aide cuisinière avec un jeune soldat sur le point de mourir. Rien ni personne ne saurait résister à l’aplomb de la grande dame à la canne.
Aussi vieille Angleterre soit-elle, Violet est une féministe qui s’ignore. Elle a ainsi une idée bien précise du rôle de la femme dans la société. Son maître-mot pourrait être « Fais ce qu’il te plaît tant que ces messieurs ne regardent pas ». Elle est une conseillère avisée pour ses petites filles. Mary se compromet avec un invité ? Soit, la chose est faite, gérons du mieux que nous pouvons et évitons le scandale. Edith ne trouve pas chaussure à son pied ? Hâtons l’affaire, elle ne rajeunit pas ! Et lorsque cette dernière tombe enceinte hors mariage alors que son promis a disparu, la vieille dame découvre non seulement le pot aux roses mais prend les choses en mains réalisant aussi qu’il faut finir par mettre au courant Cora avant qu’elle ne paye le fait de n’avoir rien dit !
Violet aime les siens mais a aussi ses têtes. Elle mettra du temps à apprécier sa belle-fille, Cora, dont l’excentrique mère (Shirley McLaine), une américaine pur jus vient faire sa révolution à Downton. Le Nouveau monde est pour la Comtesse le 7ème cercle de l’Enfer ! Elle sera aussi en constante opposition avec Isobel Crawley (Penelope Wilton), la mère de Matthew. L’esprit d’initiative de cette dernière va souvent à l’encontre des plans de Violet. Les deux femmes se battent civilement à coup de petites phrases assassines ce qui cache un profond attachement qui trouve un second souffle dans la saison 4 quand Isobel veille jour et nuit une Violet très malade. Elle ne le lui dira jamais en face mais elle aime beaucoup la compagnie d’Isobel dont les projets de remariage l’embête.
Pourtant, bien qu’elle semble indéboulonnable, les épreuves et les morts qui vont émailler la famille Crawley vont chaque fois un peu plus l’accabler. Lorsque Sybil meurt en accouchant, sa grand-mère est dévastée. La simple vision de sa silhouette voûtée s’éloignant d’un pas lent arrache le cœur. L’accident qui coutera la vie à Matthew, le mari de Mary l’atteindra aussi durement et c’est avec une douceur infinie qu’elle invitera sa petite fille à sortir de son chagrin 6 mois après. Elle sait ce que c’est que de devenir veuve.
Mais elle sait aussi fort bien ce qu’est le désir même s’il ne sied pas aux femmes de leur rang. Elle est peut-être « aussi vieille que Mathusalem » mais elle a aussi un passé et une certaine histoire inachevée avec un comte russe qui réapparaît dans sa vie en 1924 et lui jure amour et fidélité. Imaginez donc sa tête éberluée !
En pleine chamaillerie avec Isobel et Cora sur le devenir du petit hôpital du village, elle sera mise à la porte du conseil et virée de la présidence. Un affront qui la mène dans le Sud de la France pour faire la nique à son fils et à sa belle-fille qui a pris sa place.
Elle reviendra pourtant fissa dès que Tom l’informera que ses petites filles ont toutes deux le coeur brisé et de constater avec joie que Mary comme Edith trouvent enfin le bonheur. Le retour de Violet est aussi marqué par la fin de la lutte avec Isobel en laquelle elle reconnaît une vraie amie qu’elle défend bec et ongle contre une belle-famille odieuse. Enfin, elle finit par féliciter très sincèrement Cora du travail accompli à sa place.
Décidément une sacrée nana, notre Violet !
On la savait exceptionnelle au cinéma et au théâtre mais force est de constater que nul autre rôle ne sied autant à Maggie Smith que celui-ci. Julian Fellowes, le créateur de Downton Abbey a créé un personnage fascinant et l’actrice y a insufflé toute son expérience, un fabuleux second degré, une fine drôlerie qui cède savamment au cabotinage. Maggie Smith est de fait absolument irrésistible.
Voir aussi les personnages de Mary Crawley, Edith Crawley et Anna Bates
1920! Is it to be believed? I feel old as Methuselah
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I’m a woman, Mary, I can be as contrary as I choose
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